La Chine et les États-Unis ont la responsabilité d'aider à la paix mondiale, a déclaré hier le président chinois, Xi Jinping, à son homologue américain Joe Biden, lors d'un entretien consacré à la guerre en Ukraine.
“La crise ukrainienne n'est pas quelque chose que nous souhaitions voir arriver”, a déclaré M. Xi, selon des propos rapportés par la télévision chinoise.
“En tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et en tant que deux premières économies mondiales, il nous incombe non seulement de conduire les relations sino-américaines sur la bonne voie, mais aussi d'assumer nos responsabilités internationales et de travailler à la paix et la tranquillité dans le monde.”
Lors de cet entretien, le président américain devait appeler M. Xi à prendre ses distances avec le président russe Vladimir Poutine, dont les troupes ont envahi l'Ukraine le 24 février.
Depuis cette date, Pékin s'est gardé de condamner l'invasion russe et a mis la responsabilité du conflit sur le compte de l'Otan. Selon un bref compte-rendu diffusé par la chaîne publique CCTV, le président chinois a estimé que “les relations entre États ne peuvent aller jusqu'à la confrontation armée”.
“Les conflits et les antagonismes ne sont dans l'intérêt de personne. La paix et la sécurité sont les biens que la communauté internationale doit avoir le plus à cœur”, a-t-il déclaré à son homologue américain.
Sur le terrain, au 23e jour de l’invasion russe de l’Ukraine, la situation ne s’est pas améliorée et aucun signe de désescalade du conflit qui a fait des dizaines de morts civils et militaires, et poussé à l’exil plus de 3 millions d’Ukrainiens, dont 2 millions sont accueillis par la Pologne.
Les environs de l'aéroport de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, ont été touchés hier matin par des missiles russes, selon le maire de la ville. Pendant ce temps-là, le président Vladimir Poutine a accusé l'Ukraine de “faire traîner” les pourparlers sur le conflit et a estimé que Kiev avait des demandes “pas réalistes”, après un entretien téléphonique avec le chancelier allemand Olaf Scholz.
“Des missiles ont frappé le quartier de l'aéroport de Lviv”, a écrit sur son compte Facebook Andriy Sadovy, le maire de cette grande ville située près de la frontière polonaise, jusque-là épargnée par les combats et où se trouvaient plus de 200 000 déplacés.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a imploré jeudi les Occidentaux d'aider à “arrêter cette guerre”, au moment où des frappes russes faisaient au moins 27 morts dans l'est du pays. À Marioupol, port stratégique assiégé dans le sud-est de l'Ukraine, l'armée russe a annoncé hier combattre désormais dans le centre-ville.
Aucun bilan global précis n'a été fourni, même si le président Zelensky a mentionné le 12 mars la mort d'”environ 1 300” militaires ukrainiens, tandis que Moscou a seulement rapporté près de 500 morts dans ses rangs le 2 mars.
D'après le décompte au 16 mars du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) en Ukraine, consulté par l'AFP, soulignant que ses chiffres sont probablement très inférieurs à la réalité, au moins 780 civils – dont 58 enfants – ont été tués en Ukraine et plus de 1 250 ont été blessés.
L. M./Agences