Selon une étude du service de médecine interne du CHU de Sétif, 90% des diabétiques de type 2 et 70% des diabétiques de type 1 jeûnent, a affirmé Dr Khellaf, ancien maître assistant au service de médecine interne du CHU de Sétif.
Une quarantaine de diabétiques des deux sexes ont bénéficié dans l’après-midi de lundi au niveau de la salle de conférences du CHU de Sétif d’une opération d’éducation thérapeutique spécial Ramadhan. Animée par plusieurs spécialistes en diabétologie, la rencontre a été une séance d’interaction entre les professionnels de la santé, d’un côté, et les patients, d’un autre. C’est Dr Tarek Mahboub, endocrinologue qui a ouvert le bal avec une communication dont l’introduction était un remue-méninge afin de dégager toutes les pensées et connaissances des patients présents.
Le conférencier a, d’emblée, indiqué que l’objectif de la séance est d’arriver à outiller les diabétiques avec le maximum d’informations qui leur permettent de jeûner sans risque et sans complications. “Le patient diabétique doit avoir une culture sanitaire qui lui permet de jeûner sans pour autant que cette abstention de boire et de manger ne constitue un danger pour lui et nous veillons aussi à ce que son cas ne s’aggrave pas”, dira Dr Mahboub qui a insisté sur le fait que le patient doit consulter son médecin traitant plusieurs semaines avant le mois sacré tout en indiquant que le jeune n’est pas sans risque, notamment chez les personnes dont le diabète n’est pas équilibré.
Il s’agit de l’hypoglycémie et l’hyperglycémie qui peuvent constituer un danger pour le patient. Tout en étalant les différents types de diabète, il rappelle que la décision d’autorisation de jeûne qui dépend de l’état général du patient, du nombre d’injections ou des médicaments qu’il prend par jour et des comorbidités, doit être prise par le médecin. Par ailleurs, Dr Charaf-Eddine Ali Khodja, ancien maître-assistant en médecine interne, il a déroulé le score adopté depuis 2020 par les experts de plusieurs pays arabes et musulmans affiliés à la Fédération internationale du diabète et qui a fait l’objet de recommandations internationales dédiées aux jeûneurs.
“Cela fait deux années que les médecins traitant les diabétiques s’appuient sur le score du dossier du malade désirant jeûner. Pas moins de quatorze points sont à cet effet, passés en revue par le médecin avec un calcul minutieux du score qui détermine si le patient peut ou ne peut pas jeûner. Parmi les points pris en considération par les élaborateurs de la fiche : l’âge, l’ancienneté de la maladie, le taux de L'HbA1c (hémoglobine glyquée) plus connu du taux de sucre dans le sang calculé durant les trois derniers mois précédant les analyses, les maladies associées au diabète dont l’hypertension, l’insuffisance rénale”, souligne le spécialiste.
Et de préciser : “Plus le score est élevé, plus le jeûne est difficile. Certains patients doivent jeûner, mais tout en faisant très attention et en surveillant leur glycémie plusieurs fois par jour et à des heures bien précises qui seront déterminées par le médecin traitant.” Côté médicaments, Dr Khellaf, ancien maître-assistant au service de médecine interne du CHU de Sétif, a excellé dans sa présentation relative à l’ajustement des doses de l’insuline et des médicaments dont les antidiabétiques oraux durant le mois sacré. Dr Khellaf a rappelé que selon une étude du service de médecine interne du CHU de Sétif, 90% des diabétiques de type 2 et 70% des diabétiques de type 1 jeûnent. Elle a aussi mis l’accent sur la nécessité de retarder le repas du s’hour, de boire beaucoup d’eau, et d’adapter les horaires de l’activité physique.
Pour Dr Radji Aroua, médecin-conseil de la Casnos, il a énuméré les dangers inhérents au jeûne des patients dont le diabète est déséquilibré. Associé à une faible immunité, le diabétique atteint de Covid-19 ne doit pas jeûner. Il est demandé aussi aux diabétiques, notamment ceux souffrant de comorbidités, les personnes âgées ou présentant des infections des poumons de veiller à une surveillance stricte de leur diabète tout en restant à la maison et d’éviter les aliments riches en gras et les boissons sucrées tout en buvant beaucoup d’eau et de rompre le jeûne en cas d’hyperglycémie qui durerait plus de deux heures.
FAOUZI SENOUSSAOUI