Résumé : Maroua rend visite à sa sœur à la veille de son retour chez elle, et lui reproche son silence. Elle lui apprend que Saléha ne leur avait rien dit de sa venue. Leur mère devenait égoïste et jalouse du bonheur de ses filles. Maroua non plus n’avait pas échappé à son comportement pervers. Elle approuve les traitements traditionnels que Mordjana venait de subir, et lui demande d’y croire fortement.
Maroua recommande à sa sœur d’être plus patiente et moins “agressive” envers Samir. Si ce dernier a jusqu'à ce jour supporté ses sautes d’humeur, il n’en sera pas toujours ainsi. L’homme finit toujours par se lasser des situations instables, et rien ne l’empêchera de changer de cap.
Le lendemain, Mordjana rentre chez elle. Samir vient la récupérer de l’aéroport. Sur la route de la maison, la jeune femme repense à son petit voyage. Elle aurait aimé revoir sa mère et ses jeunes frères, mais elle avait hésité à prendre le chemin de la maison parentale. Saléha n’aurait pas sauté de joie à sa vue, elle le savait, et ce défi aurait engendré une autre scène entre elles, cette fois en présence du reste de la famille.
-Tu es pensive Mordjana.
Elle sursaute. Samir conduisait d’une main ferme sur l’autoroute, mais lui jetait un coup d’œil de temps à autre.
-Je suis un peu triste d’avoir quitté Yemma Mimouna et Baba Ameur.
-Tu as passé deux semaines pleines chez eux. Cela se comprend. On est toujours tristes de quitter les siens.
-Il y a autre chose Samir.
Elle marque un arrêt, avant de poursuivre.
-Ma mère est venue me faire des scènes.
Il parut surpris.
-Pourquoi ? Tu l’a provoquée ?
-Non, pas du tout ! Je ne sais pas comment t’expliquer son comportement. Moi-même, je demeure perplexe quand j’y repense.
-Que s’est-il passé. ?
-Je te raconterai tout ça plus tard. Je me sens lasse ces derniers temps. Les massages m’ont fatiguée, et mon moral n’est pas au beau fixe.
Il soupire.
-On se parlait tous les jours pourtant. Tu ne m’avais jamais rien raconté de ce que tu subissais.
-Ce ne sont pas des choses à raconter au téléphone et à des centaines de kilomètres l’un de l’autre.
Il secoue la tête.
-Je suis ton mari, Mordjana. Si tu ne te confies pas à moi, à qui vas-tu t’adresser ?
Elle soupire.
-Je t’ai déjà assez tarabusté par mes incessantes plaintes. Je deviens mélancolique, et ces derniers temps je ne suis jamais satisfaite dans ce que j’entreprends.
Il lui donne une tape sur la main.
-Cesse de raconter n’importe quoi. Je dirais que tu es plutôt déçue d’avoir été reçue de cette manière par ta propre mère.
-Si tu veux le savoir, ma mère fait des crises de jalousie. Yemma Mimouna m’a raconté beaucoup de choses à son sujet. Elle a toujours été un peu frivole, et ne cessait de réclamer des choses à mon père.
Elle soupire encore.
-Lorsqu’il l’a épousée, il n’était pas l’ivrogne que nous avons connu. C’est un peu elle qui l’avait poussé à le devenir.
Samir lui serre la main.
-Cesse de remuer le couteau dans la plaie. Nous allons bientôt arriver à la maison. Tu seras sûrement heureuse de savoir que Malika est venue passer quelques jours chez nous.
-C’est vrai ?
Il hoche la tête.
-Bien sûr ! Comme c’est les vacances de printemps, elle a ramené aussi ses enfants. Cela met de la gaieté dans la maison.
-Je n’en doute pas. Enfin une bonne nouvelle.
-Tu vois que, parfois, il suffit de peu pour se sentir heureux.
Elle ébauche un sourire.
-Tu as toujours su me réconforter Samir. Je t’en serai toujours reconnaissante.
À SUIVRE