Cette édition, inscrite sous le slogan “La poésie, ambassadrice de la mémoire”, a rendu hommage à ces deux figures emblématiques de la culture algérienne, qui se sont illustrées sur la scène locale et internationale.
La Journée de la poésie arabe, qui a lieu le 21 mars, a été marquée cette année par l’organisation d’une rencontre poétique en hommage à deux poètes disparus, à savoir Mohamed Lakhdar Essaïhi et Ahcène Benramdane, figures emblématiques de la culture algérienne.
Ayant eu lieu sous le slogan “La poésie, ambassadrice de la mémoire” retenu par les initiateurs de la journée, en l’occurrence la maison de la culture Hassan-El-Hassani, en collaboration avec le bureau de la Maison de la poésie algérienne de Médéa, par la lecture de poèmes et des hommages aux deux poètes qui s’étaient illustrés sur la scène locale et internationale.
Pour avoir été une figure de proue de la poésie algérienne, le nom du poète Mohamed Lakhdar Essaïhi a été retenu cette année par l’Alesco (Organisation arabe pour l’éducation, les sciences et la culture) en tant que personnalité de l’année pour l’ensemble de son œuvre en faveur de la poésie arabe.
Le regretté poète algérien Mohamed Lakhdar Essaïhi a eu les faveurs de l’Alesco pour être honoré, en compagnie de deux autres poètes arabes, et ce, pour “avoir porté la voix de l’Algérie dans le concert des nations”, suite à la proposition formulée par le ministère de la Culture et des Arts.
Poète natif de Médéa, Ahcène Benramdane a recueilli de nombreux hommages de poètes venus de différentes wilayas, d’universitaires qui l’ont connu, côtoyé ou qui ont simplement la barde à travers ses poèmes publiés dans les revues ou lus à travers les ondes des radios.
Le président du bureau de la Maison de la poésie algérienne de Médéa, Mahfoud Bakhouche, a esquissé un portrait du poète qui, dira-t-il, avait cette particularité de posséder plusieurs cordes à son arc puisqu’à la verve des mots, le poète a d’abord été enseignant avant de devenir calligraphe et enfin restaurateur de vieux livres et manuscrits.
Il se découvre très jeune un goût pour la poésie dans un long chemin qu’il a partagé avec son ami d’enfance et poète talentueux feu Djamel Ettahiri, qui, en compagnie d’un autre poète, en l’occurrence Mohamed Kadik, fondèrent une revue destinée aux enfants, selon M. Belhadjar, enseignant à l’université Yahia-Farès de Médéa et son ancien voisin de quartier.
“Homme d’une grande rectitude, sa poésie est une réflexion délivrant des messages invitant au respect de l’intégrité de l’être humain”, a-t-il conclu.
M. Nihalia, professeur de lettres à l’université de Médéa, parlera d’un Diwan publié par le défunt poète et de quelques poèmes de jeunesse dans la revue Thaqafa en 1977, dont un poème prémonitoire des événements qui ont suivi la période d’ébullition culturelle des années 1970, intitulé Ya Djirahi (Ô, mes blessures).
“Ses poèmes expriment dans leur majorité son ressenti sur les dépossédés de ce monde, les faibles et les profiteurs qui sont la proie des profiteurs de tous bords.”
Le poète a laissé plus d’une dizaine de cahiers de poésie qui attendent d’être édités et qui sont le seul héritage laissé à ses enfants, présents à la Journée de la poésie, qui ont reçu une médaille symbolique à l’effigie du défunt, décédé le 27 février 2022.
M. EL BEY