L’Algérie profonde Réalisation de forages d’eau à Mechtras (Boghni)

Des projets d’urgence qui s’éternisent

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Hocine TAÏB Publié 26 Février 2022 à 12:40

Les travaux de réalisation de deux forages à Mechtras, engagés en juin dernier, ne sont toujours pas achevés. © D.R
Les travaux de réalisation de deux forages à Mechtras, engagés en juin dernier, ne sont toujours pas achevés. © D.R

Riche en ressources hydriques, Mechtras vit pourtant la crise de la rareté de l’eau qui se fait sentir même en saison hivernale, durant laquelle les foyers sont alimentés une fois tous les dix jours.

Pour améliorer la distribution de l’eau potable dans la daïra de Mechtras, dans le sud de Tizi Ouzou, la direction de l’hydraulique a entamé les travaux de réalisation de deux forages, dont les travaux engagés en juin dernier ne sont toujours pas achevés, selon l’édile local. Le premier est implanté à proximité du siège de l’APC et le deuxième au niveau du quartier Alma n Dinar, toujours au chef-lieu communal. “Ces deux forages sont classés projets d’urgence, mais, hélas, c’est une urgence qui s’éternise”, a déploré le maire, Omar Cheballah, expliquant que “pour le forage sis derrière le siège communal, les travaux ont été lancés le mois de juin dernier. Les travaux sont achevés depuis le mois d’août mais la mise en service tarde à se faire”.

Le même interlocuteur précise : “Le directeur de l’hydraulique nous a expliqué qu’il faut une conduite d’eau jusqu’au réservoir qui alimentera une bonne partie du chef-lieu et il faut également alimenter le forage en énergie électrique.” Mais, à ce jour, “nous ne voyons ni la conduite ni l’alimentation en énergie électrique, encore moins l’eau du forage.” S’agissant du deuxième forage, les travaux ont été lancés depuis le mois d’août et ne sont toujours pas achevés, explique encore notre interlocuteur. “Les travaux au niveau de ce forage sont trop lents. L’entreprise doit mettre les bouchées doubles car dans ces quartiers du chef-lieu l’eau se fait déjà rare même en hiver. Les foyers ne sont desservis qu’une fois tous les dix jours. En été, ce sera pire et les citoyens de notre commune en pâtiront gravement et il est sûr qu’il y aura de la protestation pour réclamer de l’eau”, s’inquiète encore le P/APC. 

Il est à rappeler que dans un passé proche Mechtras était connue pour sa richesse hydrique, plusieurs fontaines sont disponibles, notamment la fontaine du roi, Tala n Slama, et des centaines de puits appartenant aux particuliers, sans oublier les rivières qui traversent le chef-lieu. Aujourd’hui, la commune tout entière fait face à un manque d’eau criant, même en hiver, où le taux de pluviométrie a beaucoup baissé ces dernières années. “Chez moi, l’eau n’arrive qu’une fois tous les dix jours en hiver. En été ça dure plus longtemps. Nous sommes contraints d’acheter des citernes d’eau pour étancher notre soif et nos multiples besoins”, se plaint Mokrane, un habitant.

À signaler que la plupart des villages du voisinage, notamment ceux de Mâatkas, de Souk El-Tenine, de Tirmitine, de Boghni et de Tizi n Tleta, s’alimentent en eau potable via la région de Mechtras. Plusieurs citoyens propriétaires de puits en fournissent les tracteurs et les camions-citernes, pour des prix qui ne sont pas accessibles à tous. Les camionneurs en trouvent d’ailleurs un commerce nouveau et pratiquent des prix trop exagérés. À Mâatkas, une citerne coûte 2500 DA, alors qu’à Aït Abdelmoumène, dans la commune de Tizi n Tleta, la citerne est vendue à 3500 DA. 

 


Hocine Taïb

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