Dans une sortie médiatique inhabituelle par son ton, le Conseil de la nation a sorti, hier, l’artillerie lourde pour défendre “la démarche du président de la République” contre des “parties” qu’il n’a pas nommées. Il a dénoncé les discours “tendancieux et dévalorisants” qui tendent à perturber la démarche d’Abdelmadjid Tebboune.
Dans une sortie médiatique inhabituelle par son ton, le bureau du Conseil de la nation a sorti, hier, dimanche, l’artillerie lourde pour défendre “la démarche du président de la République” contre des parties qu’il n’a pas nommées.
Dans une longue dépêche de l’agence officielle APS, la première Chambre du Parlement a dénoncé les discours “tendancieux et dévalorisants” qui tendent, selon elle, à “perturber” la démarche du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Fait également rare, le président du Sénat, Salah Goudjil, a rameuté pour la circonstance les membres du bureau du Conseil, les présidents des groupes parlementaires et le questeur pour exprimer “l’adhésion” de la première Chambre “à la politique visionnaire” du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Dans ce cadre, le Sénat a réfuté et dénoncé “tous les discours tendancieux et dévalorisants” qui sont, indique-t-il, “devenus l’apanage de ceux qui vouent une grande inimitié à ce pays”.
Sur sa lancée, le Sénat poursuit sa diatribe en s’élevant contre “les visées des parties qui tendent de perturber la démarche entreprise par le président de la République, à porter atteinte à ses intérêts à chaque fois que notre pays franchit une étape vers l’édification de l’Algérie nouvelle”.
Le Conseil de la nation n’apporte, cependant, aucune précision sur ces “parties” qu’il accuse, à demi-mot, de fomenter un complot contre le chef de l’État, avec, toutefois, une fléchette décochée à l’endroit de “ceux qui font de la politique en dehors des cadres légaux et en coulisses”.
En effet, tout en saluant “la justesse de l’approche et de la politique suivies par le président de la République”, le Conseil pointe le doigt vers “l’économie parallèle et parasitaire qui est corollairement liée à ceux qui font de la politique en dehors des cadres légaux et en coulisses”.
“Ces derniers sont les alliés de ceux qui veulent perturber le processus de renouveau dans lequel s’est engagée l’Algérie et porter atteinte à sa stabilité”, ajoute la même source.
Mettant en exergue, dans un langage pour le moins acerbe, les agissements entrepris pour contrarier la démarche du chef de l’État, l’institution présidée par Salah Goudjil sous-entend même que la polémique née ces derniers jours à propos des conclusions de la Banque mondiale sur l’économie algérienne ferait partie des “machinations” visant Abdelmadjid Tebboune.
C’est ainsi qu’elle a condamné “énergiquement les lectures erronées faites par certains du rapport rendu par la Banque mondiale dernièrement”, estimant qu'il s'agit “de lectures dont les auteurs se sont fait les complices des lobbies qui cultivent la haine envers l’Algérie”.
Là aussi les accusations du Sénat restent foncièrement vagues et n’apportent aucune précision quant aux auteurs des agissements en cours.
Pourtant, pour le cas du rapport de la Banque mondiale, ce n’est un secret de Polichinelle pour personne que tout est parti d’une dépêche de l’agence officielle APS qui avait ouvert, par le biais d’un papier commentaire, le bal des attaques contre l’institution internationale, l’accusant de relayer de fausses informations.
Cela avant que les médias publics et certains organes de presse privés, notamment ceux gravitant autour du pouvoir, ne prennent le relais dans une campagne d’une rare violence contre la BM.
Le Sénat considère à ce propos qu’il s’agit là “d’une prise de risque dénuée de toute vision stratégique en sus d’être une lecture superficielle qui n’a sélectionné du rapport en question que ce qui cadre avec leurs basses machinations, afin de noircir la situation et provoquer une pénurie qui n’existe, en fait, que dans leur imagination, de manière à provoquer une hausse effrénée des prix des produits de large consommation et de semer le trouble au sein de la population”.
Pour la deuxième Chambre du Parlement, “cette lecture superficielle a occulté tous les aspects positifs évoqués par ce rapport et qui sont en contradiction avec ce qui a été rendu public précédemment par la même institution internationale, ainsi que d’autres similaires”.
“Cela constitue une opportunité aux pseudo-politiciens et économistes d’en faire usage pour mettre à exécution leurs agendas et c’est là un objectif qu’ils sont loin d’atteindre”, assure le Sénat qui fait observer que “l’Algérie vit une période de redressement de son parcours politique et de développement tout en parachevant son édifice institutionnel à travers l’installation des institutions prévues par la Constitution de novembre 2020”.
Le bureau du Conseil de la nation appelle, enfin, les citoyens à “unifier leurs rangs et à faire prévaloir l’intérêt national, afin de contrer les complots et les campagnes hostiles visant les institutions de la République, ses symboles et sa stabilité”.
Hamid SAÏDANI