Le Parti des travailleurs (PT) tiendra demain son huitième congrès ordinaire à l’hôtel El-Riadh de Sidi Fredj, à l’ouest d’Alger. Il sera question, lors de ce rendez-vous, du renouvellement des instances du parti : comité central et direction du parti.
Le parti de Louisa Hanoune semble bien prêt pour ce rendez-vous très attendu par les militants. “Cela fait 6 mois qu’on est à pied d’œuvre. Nous avons pris le temps de sillonner nos directions locales à travers 54 wilayas du pays. Nous avons tenu à faire ce travail de proximité, afin de sensibiliser et mobiliser nos militants. Vendredi, les 54 wilays seront représentées au congrès”, se réjouit Karim Labcheri, porte-parole du PT.
On s’attend à quelque 500 délégués du parti, demain, à l’hôtel Riadh. Pour l’heure, aucune candidature au poste du secrétaire général du Parti des travailleurs ne s’est dégagée. Et les membres de la direction actuelle se refusent à tout commentaire sur le sujet, considérant que cette question sera tranchée le jour J.
“Les candidatures seront connues le jour du congrès”, déclare, à ce propos, le porte-parole du PT. Mais si l’actuelle première responsable du parti, Louisa Hanoune, remet son mandat entre les mains des congressistes, il ne fait pratiquement aucun doute qu’elle sera réélue. La patronne du PT préside son parti depuis 1990.
Elle en reste, 24 ans plus tard, la leader incontestée. C’est elle qui donne la marche à suivre, commente, réagit et suscite le débat sur les enjeux internes, mais aussi sur les questions internationales. Et sur ce plan, on s’attend, lors de ce congrès, à des débats forts et passionnés sur la situation du pays.
“Avec nos militants, nous discuterons de la situation du pays. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que celle-ci est actuellement peu reluisante : pouvoir d’achat des Algériens en berne, indices économiques des plus sombres, situation politique de plus en plus intenable”, soutient encore notre interlocuteur, assurant que “tout sera passé en revue”.
Les congressistes du PT débattront également de la situation des droits de l’Homme. Elle sera abordée avec toute l’attention voulue, selon Karim Labcheri.
“Aujourd’hui, 300 détenus politiques et d’opinion croupissent dans les prisons algériennes. Cela ne s’est jamais produit dans le pays. Il n’est pas normal que des militants, activistes et citoyens soient traînés devant des tribunaux pour une opinion exprimée. Même les journalistes n’y échappent pas. Cette question sera au cœur de ce congrès”, ajoute le porte-parole du PT. Louisa Hanoune, elle-même, n’y a pas échappé.
En 2019, elle a été emprisonnée pendant 10 mois (du 9 mai 2019 au 9 février 2020), accusée d’“atteinte à l'autorité de l'armée” et de “complot contre l'autorité de l'État” en compagnie de Saïd Bouteflika, frère du défunt président, et de deux anciens hauts responsables des services de renseignement, Mohamed Médiène et Athmane Tartag.
K. B.