Nous avons appris avec stupéfaction que l’actionnaire majoritaire de la SAEC-Liberté, société éditrice du quotidien Liberté, M. Issad Rebrab, a pris la décision de fermer le journal et qu’une assemblée générale devant l’acter est prévue pour le 6 avril prochain.
Cette décision inattendue intervient au moment où le journal a engagé un train de mesures visant le redressement de la situation économique de l’entreprise.
Dans la perspective de redéploiement du journal, un plan social a été opéré et un nouveau site électronique inauguré. Au demeurant, la société éditrice dispose encore de ressources financières suffisantes pour lui permettre de continuer à exister. Malgré un environnement contraignant, Liberté demeure une entreprise de presse viable. Le collectif n’a donc pas saisi les véritables raisons qui ont motivé la décision de fermeture du journal. Il a, en outre, sollicité une entrevue avec M. Rebrab pour lui proposer des alternatives. En vain !
Le quotidien risque donc de disparaitre des étals dans quelques jours.
Lancé en juin 1992, Liberté a, durant ses trente années d’existence, porté les valeurs de progrès, de modernité et de défense des intérêts des citoyens et du pays. Ayant fait résolument le choix de la «famille qui avance», il a payé un lourd tribut durant la sanglante décennie noire pour que la République reste debout. Il compte quatre martyrs de la liberté et de la démocratie. D’autres, parmi ses journalistes, ont eu à connaître les affres de la prison dans l’exercice de leur métier et Liberté a connu la suspension à plusieurs reprises.
En dépit de toutes ces épreuves, conjuguées à de multiples pressions, les journalistes ont poursuivi leur mission, aspirant à faire de Liberté un journal sérieux, qui porte avec courage, dans un environnement parfois hostile, les valeurs de citoyenneté.
Pour le pays et pour les forces du progrès, la survie de ce journal est essentielle. Au-delà de la disparition d’un titre emblématique et de ses conséquences sur la situation de son personnel, la disparition de Liberté signe la fin d’une certaine idée de l’Algérie.
Le collectif de Liberté