Son engagement dans le Hirak lui conférera une notoriété certaine à Oran, une “popularité” qu’elle mettra à profit pour organiser des actions humanitaires en direction d’une frange défavorisée de la société.
Si elle est considérée comme la première naturopathe en Algérie, Soumia Mohammed-Brahim est avant tout une des icônes du mouvement caritatif local.
À presque 40 ans, cette native d’Oran met sa fougue, sa détermination et son optimisme au service de la collectivité, celle défavorisée, démunie, s’attelant à répondre présente sur le terrain pour venir en aide aux nécessiteux occasionnels ou chroniques sans se départir de son large sourire.
Un sacerdoce né peut-être d’un sentiment de culpabilité d’avoir quitté son pays à l’âge de 10 ans, elle et sa fratrie, après avoir vu ses parents menacés lors de la décennie noire. “Si on m’avait demandé mon avis, je serais restée chez moi”, commente-t-elle en parlant de cette période de sa vie.
Son engagement humanitaire, explique Soumy, a de tout temps été tourné vers les enfants de son pays même quand elle était installée en France, qu’elle a quittée depuis huit ans. “Je suis revenue pour le changement. Je m’ennuyais là-bas et je pense que j’avais plus de choses à donner ici qu’ailleurs”, se confie-t-elle sur les raisons évidentes de son retour.
La nature même de son orientation professionnelle obéit à sa personnalité tournée exclusivement vers l’autre. “J’aime voir la joie autour de moi”, résume-t-elle, un état d’âme qui peut, néanmoins, basculer vers la colère lorsque les choses vont de travers.
Son cabinet de naturopathie, aromathérapie, kinésiologie et psychothérapie, sis à Mirauchaux, au centre-ville d’Oran, est un centre de médecine douce, une sorte de médecine à la sauce occidentale, à base thérapeutique de fleurs à Bach. “Il existe 38 fleurs pour traiter toute personne en détresse émotionnelle, psychique ou physique”, explique Soumy.
Ses patients, de plus en plus nombreux, affluent de toutes les régions du pays, eux dont certains se déplaçaient auparavant jusqu’à l’étranger pour se soigner.
Son engagement dans le Hirak lui conférera une notoriété certaine à Oran, une “popularité” qu’elle mettra à profit pour organiser des actions humanitaires en direction d’une frange défavorisée de la société. Et ce ne sont pas les épisodes malheureux qui ont manqué ces deux dernières années avec la pandémie de Covid-19 où elle s’attellera, en compagnie de trois amies, à mettre en place toute une stratégie d’entraide à partir d’appels aux dons pour les travailleurs journaliers en particulier.
L’adhésion populaire la réconforte avec son pays, sentiment renforcé par d’autres actions caritatives dans d’autres circonstances, comme lors de la crise de l’oxygène ou encore les incendies de Kabylie. Celle qui se définit comme un “électron libre” de l’humanitaire fond littéralement devant le sourire d’un enfant lorsqu’il reçoit sa tenue de l’Aïd, un tableau qui suffit à lui seul à résumer une vie dédiée au bonheur des autres, même s’il est éphémère.
SAID OUSSAD