Il fallait bien se rendre à l’évidence qu’un gaillard comme Djamel Benlamri “cœur de lion” avait toute latitude de tirer son épingle du jeu et de transcender tout le groupe.
“Nous sommes tombés à Japoma et nous renaîtrons à Japoma”, a déclaré Djamel Belmadi à Alger avant de rallier Douala via Malabo. Aussitôt dit, aussitôt fait, Belmadi et ses poulains ont bel et bien maté ces Lions qu’on disait “indomptables”, surtout dans leur propre tanière. Pour ce faire, Djamel Belmadi avait concocté une stratégie de guerre qui consistait à être costaud derrière et à tisser un bloc défensif très compact car composé de trois défenseurs axiaux, tout cela pour contenir judicieusement la furia camerounaise.
Et, dans une telle optique, il faut bien admettre qu’un homme comme Djamel Benlamri aura sorti ses griffes jusqu’à défier le fameux bombardier du Nasr Saoudi Vincent Aboubakar, pourtant sacré meilleur buteur de la dernière CAN 2022, mais aussi le fer de lance du Bayern de Munich Eric Choupo-Moting, ce qui n’est pas peu, il faut bien l’admettre ! On savait bien que cette énième confrontation entre le Cameroun et l’Algérie allait donner lieu à un véritable combat de gladiateurs et, dans un tel registre, il fallait bien se rendre à l’évidence qu’un gaillard comme Djamel Benlamri “cœur de lion” avait toute latitude de tirer son épingle du jeu et de transcender tout le groupe.
Dès l’entame de ce duel acharné, où nos vaillants Fennecs avaient été quelque peu bousculés au départ par une formation camerounaise visiblement aveuglée par la rage de vaincre à tout prix, l’on vit alors à l’œuvre un Benlamri impérial au cœur de la forteresse algérienne. Et pour cause, il réussit un tacle de haut de gamme, non loin du but, sur Choupo-Moting dès la 5e min. de jeu, comme pour déclencher les hostilités du côté algérien. Partant de là, l’ancien pilier de l’Olympique lyonnais avait marqué un grand coup puisqu’il prit aussitôt confiance pour aller carrément au charbon et s’en donner à cœur joie face à l’attaque adverse, qui se mit alors à cafouiller, à battre de l’aile et à abuser de longs centres aériens que le bastion défensif, astucieusement tissé par Belmadi, devait annihiler avec un calme olympien. Et lorsque ce diable de Slimani allait profiter d’un joli centre de Belaïli pour crucifier d’une reprise de tête foudroyante l’illustre gardien de but de l’Ajax d’Amsterdam, André Onana, il ne restait plus à la citadelle algérienne que de se mettre en évidence pour faire le job et finir magistralement la besogne.
Mis carrément sous l’éteignoir, Aboubakar dut rester aux vestiaires à la mi-temps alors que, de son côté, Choupo-Moting fut marqué à la culotte par le même Benlamri, qui fut tout simplement intraitable. Pourtant, Dieu seul sait combien il prit de coups sans broncher, et à défaut de se faire piéger par les attaquants camerounais, il opposa une lutte implacable et étala surtout un self-control magistral. Il est vrai qu’après la grosse déception de la dernière CAN en terre camerounaise, toute la bande à Belmadi était résolue à se révolter et, à un tel jeu, il faut bien avouer que Djamel Benlamri aura excellé et donné l’exemple à tous ses vaillants coéquipiers comme pour prouver, en fait, qu’à 32 ans bien portés, il est encore capable de tenir la route au plus haut niveau. Sacré Djamel !
Mohamed HAOUCHINE