Plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou, d’où sont originaires des enfants en situation de handicap scolarisés à la crèche communale d’Aït Ikhlef, transformée en centre psychopédagogique de la commune de Bouzeguène, ne bénéficient pas de transport.
Cette regrettable situation a obligé l’établissement d’accueil à affréter des fourgons privés pour assurer une scolarité normale à ces élèves, dont la majorité des parents sont dans une situation d’extrême précarité.
Le transport scolaire, assuré normalement par les communes dont les maires ont pourtant donné des garanties, a été, finalement, abandonné par beaucoup d’entre elles sans aucune raison.
L’association des handicapés et leurs amis de la daïra de Bouzeguène a tenté d’attirer l’attention des responsables de ces communes pour reprendre le transport suspendu depuis plusieurs mois. Malheureusement, beaucoup de ces responsables n’ont pas daigné répondre aux doléances de l’association.
Cette dernière, qui vit de subventions et de dons, s’est retrouvée dans l’obligation de louer des fourgons qu’elle doit obligatoirement payer. Cette situation qui dure depuis longtemps, grève le budget de l’association, réduisant drastiquement les fonds dédiés à l’alimentation et aux consommations énergétiques.
L’association débourse, uniquement pour le transport, 210 000 DA mensuellement, une mission logiquement assurée par les communes, affirment les membres de cette association.
Pour le moment, seules deux communes assurent régulièrement et sans interruption le transport, aller-retour, de leurs enfants handicapés ; il s’agit de la commune d’Idjeur, dans la daïra de Bouzeguène et celle de Yakouren (Azazga). Pour le reste des localités, – Imessouhal (Iferhounene), Souamaâ (Mekla) et Illoula Oumalou (Bouzeguène) – c’est l’association qui assure le transport.
De son côté, la commune de Bouzeguène n’assure que la desserte du matin. Cette défaillance est due au fait que l’APC de Bouzeguène se charge prioritairement des lycéens et des collégiens, avons-nous appris auprès des parents.
“Je ne comprends pas comment on favorise des élèves valides du lycée et du collège et on sous-estime les handicapés, qui ont plus besoin d’assistance et d’aide. Je suis vraiment scandalisée et en colère”, martèle une mère famille d’Illoula Oumalou, qui attend sa fille handicapée jusqu’à la tombée de la nuit en ces courtes journées hivernales.
Ces enfants en situation de handicap endurent des souffrance à la maison d’abord, mais aussi pour se rendre à l’école et au travail pour ceux qui ont la chance d’en trouver. Beaucoup voient dans cette réalité une amère discrimination qui ne devrait pas laisser les gens indifférents.
KAMEL NATH OUKACI