Le trou semble avoir été fait. Avec cinq unités d’avance sur le groupe des relégables, le Mouloudia d’Oran a déjà un joker en main. Ce “droit de perdre” un match important ne permet, cependant, pas à l’équipe d’Abdelkader Amrani le moindre relâchement ou une quelconque démobilisation. La faute à un manque de constance qui risque, encore, de donner des migraines aux supporters qui ne comprennent toujours pas comment une équipe qui bat le Mouloudia d’Alger et le Chabab de Constantine à domicile, puis revient d’Alger avec le point du nul arraché au Paradou puisse se faire punir à Zabana par une formation de Médéa qui restait sur treize rencontres sans le moindre succès avec un terrible bilan de douze défaites de rang ! Ceux qui ont leurs habitudes au stade Zabana qualifient, d’ailleurs, cette édition du MCO de “plus faible de l’histoire du club”. “Même lors de la relégation historique et traumatisante de 2008, nous avions un meilleur effectif ! On n’attend rien de ce groupe qui a déjà prouvé qu’il n’avait pas le niveau des ambitions du club. On ne blâme pas les joueurs, mais plutôt ceux qui les ont recrutés. On a beau être un grand club, nous avons une toute petite équipe”, constate ce coutumier de l’ancien siège du MCO, sis au boulevard Abbane-Ramdane (ex-boulevard des Chasseurs), tombé en désuétude au point de ressembler désormais à une (petite) décharge à ciel ouverte.
À Oran, on l’a, de fait, bien compris : si “ce” MCO parvient à se maintenir en Ligue 1, ce sera surtout grâce à la faiblesse des concurrents directs plutôt qu’à la faveur d’un parcours de champion ! Le HB Chelghoum-Laïd, le Nasr d’Hussein-Dey, l’Olympique de Médéa, le Rapid de Relizane et le Widad de Tlemcen, seules équipes à ne pas dépasser le MCO au classement général, “tournent”, en effet, à la très lente cadence de moins d’un point par match ! Pour être plus précis : 0.89 point pris par journée de championnat pour le HBCL, 0.85 pour le NAHD et l’OM, 0.75 pour le RCR alors que le WAT récolte à peine un demi-point toutes les 90 minutes. Avec une moyenne d’à peine 1.1 qui reste, néanmoins, très loin des standards, le Mouloudia d’Oran fait (beaucoup) mieux, sans vraiment être meilleur. L’optique d’un maintien assez tranquille réside, ainsi, dans la relative faiblesse des concurrents, commence-t-on finalement à admettre côté mouloudéen.
Rachid BELARBI