La librairie TPE, en collaboration avec le centre culturel de Zéralda, a inauguré avant-hier la première séance du cycle des “Rencontres algériennes pour l’entretien de la mémoire”, en présence de l’auteur Lacène Khelil El-Berkani, pour évoquer le combat de la tribu des Béni Ménacer, dont il est le descendant.
Initiée par la librairie TPE, en collaboration avec le centre culturel de Zéralda, la première séance des “Rencontres algériennes pour l’entretien de la mémoire” a accueilli l’auteur Lacène Khelil El-Berkani pour évoquer le combat d’une tribu sous le joug colonial, celle des Béni Ménacer. Ces derniers, dont le territoire s’étendait autrefois de l’est de Mostaganem à l’ouest d’Alger, étaient parmi les premiers à résister vaillamment contre l’invasion. Et qui mieux que l’arrière-petit-fils des descendants de cette tribu, déportés sur l’île de Sainte-Augustine, au large de la ville de Cannes, pour parler de la longue lignée des Béni Ménacer.
Ayant résisté pendant 41 ans, du 14 juin 1830 au 20 août 1871, la tribu des Béni Ménacer, dira l’orateur, “est l’une des rares à voir résisté aussi longtemps. De toutes les tribus qui ont lutté contre la France, c’est peut-être la seule qui a eu une aussi longue durée”. Menée par M’hamed Ben Aïssa El-Berkani, la tribu a rejoint la résistance populaire dès les débuts de l’occupation française, en s’alliant à l’émir Abdelkader, auquel elle prêta allégeance. M. El-Berkani ajoutera : “J’ai constaté que l’histoire de notre tribu était méconnue, c’est pour cela que j’essaye de sortir les noms de nos résistants de l’oubli. J’ai fait beaucoup de recherches et suis parvenu à publier des ouvrages concernant les insurrections contre l’occupant.
Pour ce faire, on a commencé à faire des conférences, et maintenant publier des ouvrages pour rendre cela accessible au plus grand nombre.” Dans ses ouvrages Les insurrections algériennes de 1830 à 1900 (éditions Dahlab) et Les insurgés d’Algérie 1830-1900, publié chez le même éditeur, l’auteur tente de restituer le combat et le courage de ces hommes, femmes et mêmes enfants que l’histoire semble condamner à l’oubli. “Il faut sensibiliser les gens à ces histoires, bonnes ou mauvaises, elles restent les nôtres.”
L’auteur n’a pas omis, en outre, d’évoquer également le legs linguistique des Ménacer, à travers la publication d’un ouvrage co-écrit avec Larbi Bouamrane Mohamed, intitulé Le premier dictionnaire français-ménasri, publié en janvier dernier aux éditions Dahlab. C’est dire l’immense richesse d’un passé qui doit être préservé et enseigné aux générations futures.
Il est à noter que “Les rencontres algériennes” ont pour objet d’accrocher un aspect de notre histoire, de notre culture et de notre identité, selon son initiateur, Yahia Boubekeur, au travers d’“une bataille livrée, une embuscade tendue, une tribu décimée ou un village perdu”.
Yasmine Azzouz