Une ruée sur la semoule, pourtant disponible en grande quantité sur le marché, est observée chez certains consommateurs dans certaines wilayas du pays, a-t-on constaté. À Sétif, cela fait plusieurs jours que ce produit se fait de plus en plus rare. Il est quasiment introuvable au niveau des commerces et supérettes. Pourtant, ce n’est pas la production qui manque et le marché est alimenté de manière régulière, assure-t-on au niveau de ce groupe public qui dispose de nombreux points de vente à travers le pays et qui assure une disponibilité sans faille de cette denrée. “Nous avons constaté que toute notre production, estimée à 5 200 quintaux par jour (115 000 quintaux par mois) disparaissait des étals dans l’heure qui suit la livraison. Nous avons toujours produit la même quantité depuis plus de quatre ans.
Il n’y a aucune pénurie en matière de blé et nous recevons régulièrement nos quotas en matière première”, assure Faouzi Benkari, directeur commercial de la filiale céréales des Hauts-Plateaux regroupant huit moulins, dont deux unités à travers six wilayas du centre et de l’est du pays. “Nous n’avons pas compris les raisons de cet affolement”, s’exclame-t-il, insistant sur le fait que “l’approvisionnement du marché se fait le plus normalement du monde. Il n’y a aucune autre explication que l’hystérie qui a touché le consommateur et peut-être la spéculation de certaines personnes”. Il est à noter que la filiale des céréales inscrit son activité dans le cadre des orientations stratégiques du groupe Agrodiv qu’est la vente directe au consommateur, et ce, afin de réguler le marché en respectant les prix administrés par l’État, d’où l’ouverture de 60 points de vente et supérettes à travers plusieurs wilayas et la contribution à l’approvisionnement de la filiale Dicopa spécialisée dans la distribution de semoule au niveau national.
À Béjaïa, bien que les minoteries continuent à fonctionner à plein régime, une tension sur la semoule a refait son apparition ces derniers jours. Hier, une longue file de citoyens venus de différentes localités de la wilaya s’est formée devant le point de vente des produits céréaliers, ouvert au grand public au niveau du complexe Les Moulins de la Soummam, filiale du groupe agro-industries Agrodiv de Sidi Aïch. Rencontré sur les lieux, le directeur de ce complexe, Saïd Zabli, qui supervise ces opérations de vente, a tenu à nous rassurer sur la disponibilité de la matière première, précisant que ses deux unités de production (minoteries), l’une à Sidi Aïch et l’autre à Kherrata, qui emploient un effectif de 324 salariés, fonctionnent sans interruption durant les cinq jours ouvrables de la semaine.
“Il n’y a aucune rupture ni dans la chaîne de production ni dans l’approvisionnement en céréales”, affirme notre interlocuteur, avant d’ajouter que “le blé est disponible à l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) d’Oued Ghir. Chaque jour ouvrable, nous recevons quelque 3 100 quintaux de blé dur, destinés à la fabrication de la semoule, et 3 000 quintaux de blé tendre pour la farine. Concernant la semoule, nous produisons 1 800 quintaux par jour à Sidi Aïch et 560 quintaux à Kherrata”.
Dans la wilaya de Tizi Ouzou où la rareté, voire la disparition de ce produit de large consommation, ne cesse, ces derniers jours, de provoquer des tensions et de s’interroger. Lors d’une tournée dans de nombreux commerces et points de vente à travers les localités de Tizi Ouzou, le constat a été partout le même : manque de semoule sur les étals. “Nous ne trouvons plus de semoule chez nos fournisseurs habituels. Les quelques dépositaires qui se la procurent ne la vendent qu’à leurs connaissances et à un prix élevé. Le prix a atteint 1 500 DA le sac de 25 kilos alors que le prix habituel est de 1000 DA”, nous informe Mourad un commerçant établi dans la ville des Ouadhias. Comme à l’accoutumée, pour tenter de juguler un tant soit peu la tension autour de ce produit qui constitue le pilier de l’alimentation dans cette région de Kabylie, les commerçants ont décidé de ne donner qu’un sac par personne pour satisfaire le maximum de clients.
À noter que la directrice du commerce de Tizi Ouzou, qui intervenait jeudi en conseil de wilaya, a assuré que des mesures urgentes ont été prises pour assurer la disponibilité de la semoule. À Chlef, la ruée humaine vers les magasins et surfaces de distribution de semoule et ses différentes variétés dans plusieurs quartiers de la ville de Chlef n’a fait son apparition que depuis quelques jours seulement. Saïd Hadjadj, propriétaire d’une supérette constamment bondée de monde à haï Chorfa, à Chlef, impute cette pénurie aux folles rumeurs annonçant une prochaine pénurie de ce produit, surtout à la veille du ramadhan.
Correspondants