Le secteur de l’automobile pourrait vraiment planter à cause de l’invasion de l’Ukraine par la Russie avec la fermeture de plusieurs usines.
L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) prévoit que les immatriculations de voitures particulières dans l’Union européenne (UE) renoueront avec la croissance cette année, augmentant de 7,9%, pour atteindre 10,5 millions d’unités.
Rien que ça ! Malgré une base de comparaison record en raison de la pandémie de Covid-19 et de la crise ukrainienne, l’ACEA est optimiste, sachant que les ventes de voitures neuves ont continué de baisser dans l’UE l’année dernière en raison de la pénurie de micropuces.
“Cependant, ce serait encore près de 20% en dessous des niveaux de ventes d’avant la crise de 2019. L’ACEA exhorte l’UE à réduire sa dépendance à l’égard des fournisseurs étrangers pour éviter de tels dommages aux stratégies stratégiques”, a commenté cette organisation.
Aussi, dans le contexte d’un marché des véhicules en contraction l’année dernière, entravé par des problèmes de chaîne d’approvisionnement, les voitures rechargeables électriquement ont continué de gagner des parts de marché globales, représentant désormais près d’une voiture neuve sur 5 vendues dans l’Union européenne.
“Les bonnes performances des voitures rechargeables électriquement sont une très bonne nouvelle”, a déclaré Oliver Zipse, président de l’ACEA et P-DG de BMW Group. “Cependant, nous ne pouvons pas oublier qu’il s’agit d’un marché encore assez fragile, qui dépend fortement de mesures de soutien telles que des incitations à l’achat et, surtout, de la disponibilité généralisée des infrastructures de recharge”, ajoute-t-il.
Pour le moment, le rythme de déploiement des infrastructures est loin derrière la demande des consommateurs pour les voitures rechargeables électriquement. Au cours des cinq dernières années, les ventes de voitures électriques ont augmenté quatre fois plus vite que l’accumulation de bornes de recharge.
“Les ventes de voitures électriques ont plus que décuplé entre 2017 et 2021, alors que le nombre de bornes de recharge publiques dans l’UE a augmenté de moins de 2,5 fois au cours de la même période”, a déclaré Zipse, soulignant que “si cette situation n’est pas résolue de toute urgence en introduisant des objectifs ambitieux pour tous les États membres de l’UE, nous nous heurterons très bientôt à un obstacle”.
Ce pourquoi M. Zipse tire la sonnette d’alarme, alors que le Parlement européen et les gouvernements nationaux sont en discussion sur la proposition de règlement sur les infrastructures pour les carburants alternatifs (Afir).
L’ACEA exhorte le Parlement et le Conseil à renforcer considérablement la proposition Afir initiale de la Commission européenne, afin de garantir que l’Europe construise un réseau suffisamment dense d’infrastructures de recharge et de ravitaillement.
Du reste, outre les usines qui ferment et qui délocalisent leurs activités après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la firme Techcet a indiqué dans son dernier rapport que cette guerre “pourrait avoir un impact supplémentaire sur la pénurie mondiale de puces et de composants qui sévit maintenant depuis près de deux ans”, soulignant que “l’Ukraine fournit plus de 90% du néon utilisé dans la fabrication de semi-conducteurs”.
Selon le géant Techcet, “ce néon est indispensable au fonctionnement des lasers utilisés pour graver les puces. De son côté, la Russie assure 35% de l’approvisionnement américain en palladium, un métal précieux là encore indispensable à la fabrication de certains composants électroniques”. Le secteur de l’automobile pourrait vraiment planter à cause de cette invasion.
F. B.