Le président de la République a instruit, hier, l’ambassadeur Mohamed Antar Daoud, chef de la mission diplomatique en France, de rejoindre son poste à Paris, trois mois après avoir été rappelé pour consultations. Trois mois sans contact officiel entre deux pays si proches par l’espace et la proximité que la sortie plus qu’incongrue et indélicate du président français, privilégiant un ego stérile franco-français face à une droite indécrottable qui ne survit pourtant que sur des résidus infimes des tenants de la France coloniale, en fin de vie.
Piégé ou jouant une carte s’avérant perdante, Macron a péché en attentant à la nation algérienne qu’il ramène à la colonisation comme il l’a appris, sûrement, sur les bancs de l’école, pourtant républicaine. Pourquoi cette sortie devant des étudiants issus des deux rives, en présence d’un journaliste d’un quotidien réputé ?
La réaction d’Alger est plus que légitime en rappelant notre ambassadeur pour consultations quand un pays avec lequel les liens de voisinage, historiques et surtout économiques est attaqué gratuitement et de façon infantile devant des jeunes issus, encore une fois, des deux rives de la Méditerranée.
Tebboune a déclaré qu’il ne fera pas le premier pas face à cette insulte envers une nation qui ne vit pas sur une rente mémorielle pour exister quand son histoire est millénaire.
Alger a décidé de ne pas faire le premier pas, mais Paris, conscient de cet écart diplomatique, qui ne dit pas son nom, a essayé de faire amende honorable par le biais du porte-parole de l’Élysée, puis en envoyant un ami de l’Algérie, en la personne de Jean-Yves Le Drian, à Alger, pour un mea culpa des déclarations d’un Président qui ne pense qu’à faire des sorties plus hard que celles d’un Zemmour ou d’une Le Pen qui voit l’Algérien comme un parasite qui a pourtant porté l’économie française depuis les années 40.
Le retour de notre ambassadeur à Paris est une bonne décision parce que Paris a enfin compris et fait acte de contrition “qu’on n’insulte pas l’histoire d’un peuple”. ■