Les auteurs algériens Boumediene Belkebir et Rouchdi Redouane figurent sur la long-list du Prix international de la fiction arabe 2022 (International Prize for Arabic Fiction – IPAF) pour leurs romans Zanqat’ Al Talian et The Hungarian, respectivement publiés chez Al-Ikhtilaf et Dar El-Aïn.
Les deux Algériens figurent ainsi parmi quatorze autres écrivains de neuf pays dont l’Égypte, l’Irak, les Émirats arabes unis ou encore le Koweït. Le jury de cette année, à sa tête l’écrivain tunisien Chokri Mabkhout – récipiendaire du prix en 2015 pour Etalyanni (Dar Tanwir, 2014 –, estime que les sujets traités pour ce nouveau cru couvrent plusieurs aspects sociétaux qui vont “des problèmes que rencontrent les artistes, notamment en temps de guerre et de persécution, aux relations entre l’Orient et l’Occident, en passant par la liberté, la maternité…”
Le président du jury a fait savoir par ailleurs par voie de communiqué que “les œuvres de cette année sont remarquables, prouvant une fois encore que la littérature est capable de faire la lumière sur les fléaux et les maux de nos sociétés”.
Yassir Suleiman, président du conseil d’administration du prix, a déclaré pour sa part que “les 15 œuvres présélectionnées pour cette 15e édition continuent d’explorer des thèmes ayant trait à la fracture sociale des pays arabes et leur rapport à leur propre culture. Les voix des marginaux se font entendre dans ces œuvres. Elles questionnent leur exclusion, expriment leurs tourment tout en laissant transparaître un espoir naissant”.
À noter que la short-list sera dévoilée en mars prochain, tandis que le grand lauréat sera annoncé en mai 2022. Il est à souligner enfin que le Prix international de la fiction arabe est attribué depuis 2007 par la Fondation Booker Prize à Londres et le ministère de la Culture de l’émirat d’Abu Dhabi.
Dans son édition de 2020, le prix avait récompensé l’écrivain algérien Abdelhouahab Aïssaoui pour La cour de Sparte, publié aux éditions Dar Mim. L’œuvre du jeune écrivain est un roman historique, chevauchant réalité et fiction.
Il relate le vécu de cinq personnages – trois Algériens et deux Français, dont on suit les parcours respectifs alors que l’empire ottoman décline et l’invasion française s’organise, entre 1815 à 1833. Chacun des trois Algériens a sa propre conception de l’indépendance, vis-à-vis à la fois des Ottomans et des Français.
Pour Ibn Mayyar par exemple, la survie dépend des liens qu’il pourrait tisser, grâce à la politique, avec les deux occupants. Hamma en revanche réitère que le seul moyen de se libérer du joug colonial reste la révolution. Douja, seul personnage féminin du roman, est tiraillée entre ces visions radicales.
Yasmine AZZOUZ