Économie ELLE RESTE INSUFFISANTE SUR LE PLAN STRUCTUREL EN ALGÉRIE

L’importance de l’infrastructure qualité

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Meziane RABHI Publié 05 Avril 2022 à 12:00

© D. R.
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Une stratégie qui définit le rôle et la place de l’infrastructure qualité dans la nouvelle stratégie de développement industriel initiée par les pouvoirs publics est nécessaire.

Les institutions de la qualité qui couvrent plusieurs fonctions – la normalisation, l’accréditation, la métrologie et la propriété industrielle et les organismes d’évaluation de la conformité – restent insuffisantes sur le plan structurel et ne correspondent pas encore aux exigences internationales.

Lors de la journée sur l’accréditation du laboratoire des sciences minérales relevant de l'Office national de recherche géologique et minière (ORGM), le directeur général d’Algerac, Noureddine Boudissa, a fait savoir, entre autres, que “l’interface entre les institutions en charge de la qualité et les entreprises est peu développée, et ces dernières n’ont pas suffisamment conscience de l’importance de la démarche qualité”.

“Cette situation influe négativement sur la compétitivité de nos entreprises et ne valorise pas la production nationale tant sur le plan national qu’international. L’ouverture de l’économie nationale induite par les accords d’association avec l’Union européenne (UE), la zone arabe de libre-échange, l’Afrique et enfin l’adhésion prochaine de l’Algérie à l’organisation mondiale du commerce “génère de nouveaux défis pour les entreprises algériennes qui devront affronter une concurrence de plus en plus vive sur un marché domestique et sur les marchés extérieurs”, a estimé Noureddine Boudissa.

Ce dernier a préconisé une stratégie qui définit le rôle et la place de l’infrastructure qualité dans la nouvelle stratégie de développement industriel initiée par les pouvoirs publics qui repose sur trois piliers principaux.

Il propose de créer un réseau national d’organismes d’évaluation de la conformité OEC (contrôle, essais et étalonnage), d’inspection et de certification systèmes et certification produits (agricoles, industriels et services) accrédités et multidisciplinaires.

Il a, également, suggéré l’utilisation des règlements techniques pour valoriser et protéger le produit local en vue de son exportation éventuelle, assurer un meilleur contrôle des produits d’importation et rendre efficient la surveillance du marché local. Il s’agit, aussi, de généraliser la mise en œuvre de l’ensemble des textes d’applications (décrets, arrêtés) de la loi n°09 03 du 25 février 2009 relative à la protection du consommateur et à la répression des fraudes initiée par le ministre du Commerce.

L’accréditation systématique de tous les organismes d’évaluation de la conformité est irréalisable dans le contexte actuel. “Algerac est en mesure de déterminer les secteurs et filières stratégiques concernés par une accréditation à même de servir de régulateur du commerce extérieur et pourra aboutir en toute objectivité à la constitution d’un réseau multidisciplinaire d’EOC de référence nationale accrédité et reconnu par les pouvoirs publics et nos partenaires étrangers”, a estimé Noureddine Boudissa.

“Ce réseau devra prendre forme dans un proche avenir et il serait constitué d’OEC relevant de différents départements ministériels et du secteur privé national. Le choix de ces EOC se fera sur le volume des produits importés annuellement et les produits susceptibles d’être exportés. Leur nombre pourra atteindre raisonnablement 240 OEC”, a-t-il expliqué.

En matière de règlements techniques, le directeur d’Algerac a fait remarquer que tous les pays développés ont mis en place et validé des règlements techniques pour valoriser leur production nationale (Certification produit - Label qualité) en vue de protéger leur marché intérieur en mettant en valeur l’aspect sécurité du consommateur et la protection de l’environnement.

En Algérie, a-t-il signalé, il existe très peu de réglementations techniques qui spécifient le produit national, et imposent aux partenaires commerciaux étrangers de satisfaire aux exigences définies par cette réglementation technique.

Pour cela, il a recommandé la mise en place de comités techniques par branche d’activité pour recenser l’ensemble des produits industriels et agricoles susceptibles de bénéficier de cette protection normative. Les organismes d’inspection et de contrôle activant en Algérie jouent un rôle majeur en matière de sécurité des biens et des personnes.

Une action d’envergure devra être mise en œuvre avec le concours d’Algerac pour aboutir dans les délais les plus courts à l’accréditation de leurs structures, notamment ceux exerçant sous le régime des agréments délivrés par les ministères techniques.

Pour assurer un développement efficient et efficace de l’infrastructure qualité en Algérie, Noureddine Boudissa a recommandé la mise en place d’un point focal qualité qui regrouperait toutes les informations traitant de la qualité, qui assurerait la coordination dans toutes les structures d’appui à la démarche qualité, en orientant les entreprises vers les services et institutions concernées par les filières prioritaires.

Il a proposé le renforcement des institutions en charge de la normalisation, de l’accréditation, de la métrologie, de la certification et de la propriété industrielle et des organismes d’évaluation de la conformité en tant que centres d’appui à la démarche qualité en Algérie.

Il a suggéré, d’une part, la révision de toute la réglementation sur l’infrastructure qualité en Algérie, conforme aux attentes des programmes de développement industriel, initiés par les pouvoirs publics et, d’autre part, de satisfaire aux accords internationaux (association avec l’UE, accord de libre-échange avec les pays arabes...).

Il a également plaidé pour la création d’une agence nationale à même d’assurer le suivi et la mise en œuvre des programmes retenus par les fonds en rapport avec la politique nationale de qualité et des programmes de développement de l’industrie.

M. R.

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