■ L'Iran a annoncé, samedi, avoir sanctionné un général américain à la retraite et 23 autres ressortissants américains impliqués dans ce que la République islamique a qualifié “d'actes de terrorisme et de violations des droits de l'homme”.
Cette annonce intervient alors que les pourparlers à Vienne pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre l'Iran et les grandes puissances sont suspendus depuis près d'un mois. Le général américain à la retraite, Joseph Votel, qui a dirigé le Commandement central des États-Unis, lequel couvre le Moyen-Orient, figure parmi les 24 Américains sanctionnés.
D'autres anciens fonctionnaires du Trésor et de l'armée américaine, des ambassadeurs et des chefs d'entreprise figurent également sur la liste. Ils sont sanctionnés pour “leur implication dans des actes terroristes, la glorification et le soutien au terrorisme et les violations flagrantes des droits de l'homme”, a indiqué le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué.
L'accord de 2015 sur le nucléaire iranien permettait un allègement des sanctions à l'Iran en échange de restrictions sur son programme nucléaire pour garantir que Téhéran ne puisse pas développer d'armes nucléaires, ce qu'il a toujours nié vouloir faire. Mais en 2018, les États-Unis se sont unilatéralement retirés de l'accord et ont réimposé de sévères sanctions économiques, incitant l'Iran à revenir sur ses propres engagements l'année suivante.
“Les sanctions américaines incluant notamment la privation d'accès aux médicaments et aux équipements et services médicaux, en particulier dans la situation causée par la pandémie de Covid-19, ont mis en danger la vie de millions d'Iraniens”, a ajouté le ministère. Les négociations de Vienne, qui ont commencé il y a environ un an, ont lieu entre d'un côté l'Iran, et de l'autre la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine, ainsi que les États-Unis indirectement.
Mais les pourparlers ont été interrompus le 11 mars après que la Russie a exigé des garanties pour que les sanctions occidentales imposées à la suite de son invasion de l'Ukraine ne nuisent pas à son commerce avec l'Iran. Quelques jours plus tard, Moscou a déclaré avoir reçu les garanties nécessaires, mais l'impasse s'est poursuivie alors que Téhéran et Washington ont échangé des accusations sur les causes de ce retard.
AFP