La superficie emblavée dans la région d’Akbou, à l’occasion de la campagne céréalière 2021/2022, s’étend sur 667 ha, nous a appris Acheuk Smaïl, le subdivisionnaire de l’agriculture.
Selon le document qui nous a été remis, le blé dur se taille la part du lion en accaparant l’écrasante majorité des parcours ensemencés, soit 585 ha, représentant 88% de la superficie totale. La part restante, qui est de l’ordre de 82 ha, soit un peu plus de 12%, est dédiée à la culture de l’orge.
Notre interlocuteur a indiqué que les intentions d’emblavement dans les quatre communes relevant de la subdivision, en l’occurrence Akbou, Ouzellaguen, Ighram et Chellata, ont été réalisées. Interrogés sur le déroulement de la présente campagne et les projections de production, des céréaliculteurs d’Akbou se sont montrés très circonspects.
“Les pluies de cette fin de mois de février nous ont redonné de l’espoir, après deux mois et demi de sécheresse et d’angoisse, au cours desquelles nous avons passé notre temps à scruter le ciel, en guettant la moindre perturbation atmosphérique”, nous confie un fellah. Et d’ajouter : “Il est prématuré de crier victoire, car le seuil annuel de pluviométrie indispensable, à partir duquel nous pouvons entrevoir des rendements acceptables, n’est pas encore atteint.”
Ayant contracté le RFIG, un crédit de campagne bonifié, un céréaliculteur exploitant une parcelle de terrain à proximité de l’oued Soummam, estime que les deux prochains mois (mars et avril) seront déterminants pour l’issue de la campagne. “Les deux premiers mois du printemps sont une période charnière pour les graminées que sont le blé et l’orge. S’ils sont copieusement arrosés par des apports pluviaux, c’est la promesse d’une moisson abondante”, souligne-t-il.
Un groupe de fellahs dit craindre ne pas pouvoir avoir un retour sur investissement et amortir la charge d’exploitation, si d’aventure la pluie venait à manquer au cours des prochains mois. “C’est l’éternel recommencement.
Chaque année, on prie le ciel pour que les pluies ne manquent pas. Jusqu’à quand allons-nous continuer à dépendre des aléas du climat”, s’interrogent-ils. L’absence d’un dispositif d’irrigation et d’autres mesures incitatives, relève-t-on, ont fini par décourager toute velléité d’investissement dans la céréaliculture, laquelle a perdu, ces dernières décennies, plus de 40% de ses parcours.
“On a assisté à une cascade de reconversions à l’arboriculture fruitière et l’oléiculture, notamment. Si rien n’est fait pour sécuriser la culture céréalière, cette dernière perdra de plus en plus de terrain à l’avenir”, prédit un céréaliculteur.
SYPHAX M.