Le ministère de l’Industrie pharmaceutique veut augmenter le taux d’intégration des produits pharmaceutiques fabriqués localement.
“Certains médicaments produits par des fabricants locaux ont un taux d’intégration qui avoisine les 90% grâce aux intrants et autres composants fabriqués en Algérie”, a déclaré, hier, le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, qui a mis l’accent, dans ce sens, sur l’apport considérable des activités de recherche et de développement.
La production de matières premières et d’excipients sera assurée en partie par l'usine de Saidal, à Médéa, qui fera l’objet d’une mise à niveau. Pour cela, une étude de marché et des discussions avec des partenaires étrangers sont en cours pour définir les besoins, mais aussi les priorités en termes de matières premières à produire, a affirmé la P-DG du groupe Saidal, Fatoum Akacem, en marge des travaux de la 1re édition des Journées internationales sur l’évaluation des technologies de santé, intitulée : “Implémentation de la pharmaco-économie en Algérie : challenges et perspectives”.
Le groupe public ambitionne de réaliser un chiffre d’affaires de 18 milliards de dinars en 2022, soit une progression de 42% par rapport à 2021 et une augmentation annuelle de 5% de ses parts de marché en 2022 et 2023.
Saidal produit également six médicaments anti-cancéreux “qui seront bientôt disponibles au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux grâce au transfert technologique”, a indiqué Mme Akacem.
La nouvelle politique du médicament préconisée par le département de Lotfi Benbahmed permet, a ajouté le ministre, de créer de la valeur ajoutée et d’exporter ces produits. Le ministère prévoit en effet, des exportations, à hauteur de 50 millions d'euros, de médicaments et de produits pharmaceutiques en 2022.
Ce qui réduira à coup sûr la facture des importations (qui a avoisiné, à une certaine période, les 2 milliards de dollars), de quelques centaines de millions de dollars. Le recours à l’importation ne doit concerner de ce fait, a souligné le ministre, que les produits qui ne sont pas fabriqués localement.
Outre la mise en place de la direction centrale de veille technologique chargée d’assurer une disponibilité à travers tout le territoire national, la tutelle s’attelle, a précisé M. Benbahmed, à déterminer une politique des prix des médicaments, notamment ceux nécessaires au traitement des maladies chroniques.
Le ministère compte énormément sur la contribution du groupe Saidal, pour ne citer que cet exemple, d’autant plus que celui-ci prévoit, en 2022, une production de 151 millions d'unités, pour une valeur de 15 299 milliards de dinars, soit une hausse de 47% en quantité et de 88% en valeur par rapport aux réalisations de 2021.
Avec la contribution de tous les opérateurs activant dans le secteur du médicament, les engagements des hautes autorités, visant notamment à asseoir une véritable industrie pharmaceutique, en mesure d'assurer la couverture à hauteur de 70% des besoins nationaux seront concrétisés, estiment des observateurs, un objectif rappelé à chaque fois par Lotfi Benbahmed.
B. K.