À qui incombe la faute ? Telle est la question qui taraude les esprits des citoyens qui assistent impuissants à une scène affligeante qui résulte des produits médicamenteux retrouvés dans les poubelles.
Généralement, quand une personne tombe malade, elle se rend chez un médecin pour auscultation.
Après la visite, le médecin lui prescrit sur ordonnance des médicaments à acheter et à prendre pour une remise en forme. Le plus souvent ces prescriptions s’étalent sur huit jours. Néanmoins, eu égard aux circonstances, le patient, détenteur d’une carte Chifa ou non, achète tous les médicaments portés sur l’ordonnance.
Il entame le traitement mais cesse de prendre les médicaments dès qu’une amélioration de son état de santé est enregistrée. Certaines boîtes de médicaments ne sont même pas ouvertes. Une fois rétablie, la personne jette carrément les médicaments achetés, y compris les produits non consommés.
Selon un gérant d’une officine pharmaceutique, “le taux des médicaments achetés et jetés oscille entre 30 et 50% principalement par les titulaires de la carte Chifa. Rares sont les personnes prenant conscience qui se présentent au niveau des pharmacies pour remettre les médicaments achetés mais non entamés pour les redistribuer aux malades nécessiteux.”
Et de poursuivre : “Certes, c’est une mission délicate mais qui est étroitement liée à la confiance censée être établie entre le malade et le pharmacien. Pour le malade, le pharmacien peut revendre les médicaments qui lui sont remis. Ces pratiques sont exercées par les détenteurs de cartes Chifa ou du ministère de la Défense qui bénéficient de faveurs relatives aux remises de 80 et 100% pour l’acquisition de certains médicaments.”
Le même constat est relevé chez les éboueurs chargés de la collecte des ordures ménagères.
“Chaque jour, nous ramassons des centaines de produits pharmaceutiques mêlés aux ordures ménagères. Comme la plupart d’entre nous sommes illettrés, nous sommes dans l’impossibilité d’établir la date de péremption de ces médicaments. Il nous arrive parfois de relever des boîtes non entamées que nous trions et que nous remettons aux pharmaciens aux fins utiles. C’est avec amertume que nous répétons ces gestes quotidiennement et assistons impuissants à ce gaspillage”, n’a pas manqué de souligner Kada, employé en qualité d’éboueur au niveau de la commune de Mascara, qui reste un échantillon de ce qui se passe dans les autres communes.
A. B.