Contribution DISPARITION DE “LIBERTÉ”

Mise à mort d’un acquis démocratique

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ZOUBIDA ASSOUL Publié 07 Avril 2022 à 12:00

À quelques semaines de son 30e anniversaire, le quotidien Liberté va définitivement cesser de paraître, suite à une décision de son propriétaire. Une perte inacceptable pour le paysage médiatique algérien, et pour la presse libre dans notre pays.
Le collectif des travailleurs de ce journal a affirmé que cette décision injuste n’est aucunement liée à une quelconque crise financière puisque la trésorerie de la Saec-Liberté (société éditrice du quotidien) se porte bien, et ce, malgré sa privation de publicité institutionnelle de l’Anep.
Il s’agirait d’une décision éminemment politique prise par l’actionnaire principal, Issad Rebrab. Ce dernier aurait-il subi des pressions de la part des autorités qui seraient dérangées par les écrits, les analyses, les éditos et les contributions de Liberté, l’un des rares médias algériens qui donne la parole à tous les acteurs de la société ?
Le combat de Liberté pour la liberté de la presse et plus généralement les libertés individuelles et collectives en a fait une cible privilégiée du système, qui a multiplié, ces deux dernières années, les poursuites judiciaires et les menaces contre ce média. C’est à l’issue d’une assemblée générale du conseil d’administration de la Saec-Liberté prévue ce mercredi 6 avril 2022 que le verdict de la mise à mort de l’un des médias qui a tant donné à l’Algérie devrait être prononcé. Pour ceux qui l’ignorent ou qui font semblant de l’oublier, les journalistes de Liberté ont été à l’avant-garde du combat pour les libertés et contre l’obscurantisme ; durant la décennie noire, ils ont payé un lourd tribut pour que “la République reste debout”. Dans ses rangs figurent pas moins de quatre “martyrs de la liberté et de la démocratie”.
Cette mise à mort programmée ne concerne pas uniquement les actionnaires et les employés de Liberté. Les lectrices, les lecteurs ainsi que tous les Algériens sont concernés par cette décision, qui est un précédent grave dans l’histoire moderne de l’Algérie.
La situation est grave puisque nous assistons, avec la fin de l’aventure de Liberté, qui est aujourd’hui l’un des rares espaces de liberté en Algérie, à la disparition progressive des acquis d’Octobre 1988.
La défense de la liberté de la presse et des libertés en Algérie est l’un des principaux axes et objectifs de l’UCP, qui a, depuis 2020, soutenu et été aux côtés des journalistes poursuivis et emprisonnés, parmi lesquels figurent au moins deux journalistes de Liberté, à savoir Rabah Karèche et Mohamed Mouloudj.
Après le harcèlement sécuritaire et judiciaire des journalistes à travers les arrestations et les condamnations, une nouvelle étape vient d’être franchie, celle de l’élimination du journal Liberté, qui a beaucoup apporté en termes d’espace d’expression pluriel et démocratique, du paysage médiatique.
Le pluralisme médiatique est, aujourd’hui, tout comme le pluralisme politique, en danger. Le pouvoir politique en place use de tous les moyens et procédés pour rayer du paysage les partis, médias et associations qui s'opposent à sa stratégie de retour à la “pensée unique”.
Quelles que soient les raisons directes ou indirectes qui poussent les actionnaires à prendre une telle décision, l’UCP estime que rien ne peut justifier la fermeture de Liberté.
Notre parti apporte tout son soutien aux journalistes et à l’ensemble du personnel de Liberté et appelle toutes les parties concernées à la raison pour sauver ce journal qui constitue un grand acquis pour la société, la démocratie et le pluralisme politique dans notre pays. L’UCP condamne, par ailleurs, toute volonté de casser les acquis de la presse indépendante et plurielle et rappelle que la liberté de la presse est consacrée par la Constitution.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00

  • Chroniques DROIT DE REGARD Trajectoire d’un chroniqueur en… Liberté

    Pour cette édition de clôture, il m’a été demandé de revenir sur ma carrière de chroniqueur dans ce quotidien.

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    Mustapha HAMMOUCHE Publié 14 Avril 2022 à 12:00