Résumé : La vie reprend son cours. Lisa est plus présente chez sa mère que chez elle. Hamid correspond avec Sabri. Lisa relit leurs mails et découvre qu’il a failli perdre un œil dans une bagarre. Elle n’en dit rien à sa mère à qui il envoie des messages pleins de joie de vivre et d’amour. Mais Maya a remarqué qu’il ne se plaint pas. Elle se pose des questions. Ce soir-là, Lisa a un mauvais pressentiment.
-Bip, bip, bip…
Lisa s’accroche au bras de sa sœur. Elle ne supporte pas de voir leur mère dans cet état. Maya est dans le coma depuis longtemps, et le médecin qui s’occupe d’elle les a convoqués. Le sujet qu’il aborde la scie de douleur.
-Elle est sous respiration artificielle. S’il y a une coupure du courant ou une panne du générateur, elle mourra. Si je vous ai demandé de venir, c’est pour vous mettre au courant. Elle est raccrochée à cet appareil et rien ne pourra la ramener parmi vous. Elle n’ouvrira plus les yeux, ne vous verra plus et ne vous parlera plus ! Vous devez accepter le fait qu’elle est cliniquement morte !
-Vous voulez dire quoi ? l’interroge Maria.
-On ne peut pas la garder sous respiration artificielle, son cerveau n’a aucune activité depuis plusieurs jours. Elle serait morte sans cet appareil !
-Mais vous voulez dire quoi ? s’écrie Lisa. Que vous allez la débrancher ?
-Je voudrais votre autorisation. Car s’il y a le moindre problème technique…
-Non, non ! Elle doit rester en vie ! Sabri va arriver d’un jour à l’autre ! Il faut qu’il trouve maman en vie, dit Lisa, en larmes.
-Cela fait des jours et des jours que vous attendez son arrivée, remarque le médecin. Même si elle ne souffre pas, car sa mort est cérébrale. Vous êtes instruites, vous comprenez ! Elle ne peut pas rester ainsi, car il n’y aura aucune amélioration !
Elle ne reviendra pas…
Lisa sanglote sur l’épaule de sa sœur qui est plus courageuse qu’elle. Elle ne se lasse pas de regarder ce visage tant aimé, à moitié masqué. Ces yeux fermés à jamais, elle voudrait les voir s’ouvrir sur elles…
-Vous devez en finir une bonne fois pour toutes ! insiste le médecin avant de les laisser dans la chambre. Lisa se laisse tomber sur le bord du lit, donnant libre cours à sa peine.
-Maman ! Maman !
-Du calme Lisa ! Du calme !
Les cris de Hamid la tirent de son cauchemar. Elle se relève d’un seul coup en criant. Elle ouvre les yeux et se découvre en larmes. Elle transpire et tremble dans les bras de son mari. Elle continue à verser des larmes sans savoir ce qui arrive. Hamid est affolé.
-Calme-toi, je suis là ! Ce n’était qu’un cauchemar !
-C’est… C’était si vrai… Quelque chose était arrivé à maman. Elle était à l’hôpital, raconte-t-elle entre ses sanglots. Le médecin voulait qu’on la débranche… C’était horrible !
-Tu as eu une belle frayeur ! Ta mère va bien. Ce n’était qu’un mauvais rêve ! Elle est bel et bien vivante et pour longtemps encore incha Allah ! dit Hamid.
-Mais…
Lisa pleure de plus belle. Elle tremble encore.
-C’était si réel… C’était si intense que je le vivais vraiment ! C’était horrible…
-Chut, calme-toi ! Tout va bien, tente de la rassurer Hamid.
-Je voudrais l’appeler, entendre sa voix…
Hamid manque de s’emporter en prenant sa montre.
-Pas à 4 h du matin ! Elle ferait une attaque si tu appellais maintenant ! Lisa, c’était juste un cauchemar !
-Mais si c’était un rêve prémonitoire ? s’inquiète-t-elle en quittant ses bras, puis le lit.
Et s’il lui est arrivé quelque chose ? Il faut qu’on aille la voir maintenant. Je ne pourrai jamais attendre le matin.
à suivre
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