Sports Après l’avoir récusé officiellement

La FAF rétropédale sur la désignation de l’arbitre Joshua Bondo

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Samir LAMARI Publié 28 Mars 2022 à 08:57

© D.R
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Le président de la FAF, Charaf-Eddine Amara, a estimé à son retour à Alger que l’arbitre de la rencontre Cameroun-Algérie (0-1) comptant pour les barrages du Mondial 2022, le Botswanais Joshua Bondo, a été “globalement correct, dans le sens où il n’a pas commis d’erreurs qui ont pesé sur le cours du match”. Pour lui, “les responsables de l’EN et son environnement immédiat doivent éviter à chaque fois d’avoir une appréhension négative sur tel ou tel arbitre désigné pour les rencontres des Verts”. Cette déclaration de Charaf Eddine Amara sonne comme un rétropédalage par rapport au fait que la FAF ait déjà récusé officiellement la désignation de l’arbitre botswanais Joshua Bondo pour officier la rencontre Cameroun-Algérie.

La FAF avait en effet saisi le 9 mars dernier la CAF. En témoigne la réponse de cette dernière signée par le Seychellois Eddy Maillet, président de la Commission des arbitres, qui a décidé de maintenir l’arbitre Joshua Bondo pour le choc des barrages. Le discours de Charaf-Eddine Amara est d’autant plus curieux lorsqu’on rappelle qu’il a déjà refusé de commenter publiquement cette désignation après que les informations sur cette récusation ont fuité dans la presse algérienne. Bottant en touche, Amara n’a jamais expliqué la démarche de la FAF à ce sujet et encore moins défendu sa position officielle, explicitée pourtant dans la lettre envoyée à la CAF. En vérité, Charaf-Eddine Amara n’était visiblement pas tout à fait convaincu de l’utilité de la correspondance de la FAF récusant l’arbitre.

C’est le coach national Djamel Belmadi qui a ordonné l’envoi de cette correspondance, à juste titre d’ailleurs, à la CAF en raison de ses démêlés avec ce referee lors du math Burkina Faso-Algérie, qui a eu lieu à Marrakech (Maroc). Ce jour-là, le 7 septembre 2021, Joshua Bondo avait privé Mahrez d’un penalty flagrant sur une faute limpide qui a influé sur le résultat final. Et le sélectionneur national Djamel Belmadi l’avait carrément descendu en flammes après le nul concédé face aux Étalons. “Nous savions que nous allions être toujours dans la difficulté. Ce n’est pas de la paranoïa. Nous sommes sous la pression constante de ces arbitres qui passent leur temps à venir dans nos vestiaires. Ils nous mettent la pression pour un rien, ils viennent énerver tout le monde : "Vos chaussettes sont mal mises." Il y a des choses que personne ne voit. Quand il y a des penalties aussi évidents, on doit avoir le courage, l’honnêteté de siffler ce qui doit être sifflé. Il y a un tacle à la 10e minute, ça donne un carton jaune.

Dans la foulée, Ramy (Bensebaïni) tient le maillot d’un joueur et ça donne un carton jaune. On peut tenir un maillot et "casser" un joueur, et c’est la même sanction. Ce n’est pas normal. L’arbitrage reste un gros chantier de la CAF. S’ils veulent que le football africain soit respecté, il faut revoir beaucoup de choses car les arbitres font ça en toute impunité”, avait-t-il lâché. Dans la foulée, la Fédération algérienne de football avait décidé, par la suite, de saisir la CAF. Un dossier en béton contre le Botswanais avait été monté, dans lequel la haute instance fédérale a dénombré dans le détail toutes les erreurs commises et les décisions litigieuses, mais finalement il n’a pas été envoyé à la CAF pour des raisons inconnues. Pis encore, l’arbitre Joshua Bondo s’est permis même de provoquer les Verts lors de la rencontre Algérie-Guinée équatoriale (0-1), comptant pour la deuxième journée de la CAN 2021.

Désigné comme quatrième arbitre, ce referee avait voulu à tout prix déstabiliser les joueurs et l’encadrement technique et ce, en se présentant durant la mi-temps aux vestiaires de l’EN afin d’exiger la présence des joueurs sur le terrain, alors qu’il restait encore plus de cinq minutes de pause. Et les choses ont failli dégénérer, quand Bondo a affirmé aux Algériens qu’il allait être désigné pour le dernier match face à la Côte d’Ivoire. Du chantage, quoi ! En vérité, à travers son coup de pression manifeste, Belmadi a atteint son objectif. Il savait très bien qu’une fois les désignations faites et surtout validées par la FIFA les deux instances n’allaient pas se déjuger.

Ce n’est, du reste, pas prévu par la réglementation en vigueur. Mais il aura de même, arguments à l’appui, pris à témoin ces deux instances pour les avertir que Joshua Bondo a des antécédents graves avec la sélection d’Algérie, ce qui pouvait mettre en péril son impartialité. Belmadi a mis la pression sur l’arbitre et la CAF. À l’arrivée, Joshua Bondo s’est tenu à carreau, même s’il aura tout de même infligé un avertissement gratuit et injustifié à Bensebaïni, qui le prive malheureusement du match retour… 

 

 

SAMIR LAMARI

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