Des anniversaires, il en a certainement connu de plus joyeux. Au matin de fêter ses 30 ans, hier, Youcef Belaïli s’est certainement levé avec la tête lourde des images des quatre buts que l’Olympique de Marseille a passés à Brest, la veille, et la gorge encore nouée par le goût amer d’une défaite sans appel et d’une prestation pas du tout à la mesure de son imense talent.
Pour sa cinquième titularisation en cinq rencontres avec le Stade Brestois, l’Oranais continue, d’ailleurs, de produire des prestations indigestes qui laissent tout le monde sur sa faim. Face à l’OM de Guendouzi, l’intouchable numéro 8 de Djamel Belmadi ne s’est, en fait, montré à son avantage qu’à trois reprises seulement en un peu plus d’une heure de présence sur l’herbe de Francis-Le Blé, ce qui est très peu pour un joueur précédé d’une flatteuse réputation et recruté cet hiver pour apporter notamment une plus-value technique aux Pirates de Michel Der Zakarian. Dès la 5e minute de jeu, Belaïli s’était, pourtant, mis en évidence par une ouverture en direction de Honorat qui a tenté une frappe difficile sans trouver le cadre.
Les deux autres actions sont quasi similaires, aussi bien dans la forme que dans le résultat : 28’ Centre de Honorat repoussé par Liroal, Belkebla décale Belaïli qui frappe de peu au-dessus. Puis, ce joli contrôle de la cuisse à la 29’ et centre en direction de Le Douaron qui ne peut toucher le ballon de la tête. C’est (presque) tout et quasiment rien. Cette prestation très décevante lui a, d’ailleurs, valu sans surprise d’être remplacé peu après l’heure de jeu, précisément à la 66e minute par Del Castillo, au même titre que ses coéquipiers Magnetti (par Agoumé) et Le Douaron (Mounié).
Ce n’est, du reste, pas pour rien qu’il a obtenu hier un 4, soit la deuxième pire note dans le journal de référence L’Équipe, ce qui résume, en fait, assez globalement sa difficile adaptation au plus haut niveau français, la Ligue 1, pourtant pas le plus relevé des championnats du big 5 européen avec, notamment, des statistiques faméliques de zéro but et une seule passe décisive.
À dix et quinze jours du double choc face au Cameroun, comptant pour le barrage de la Coupe du monde Qatar-2022, cette inconstance de Youcef Belaïli et son incapacité à s’imposer rapidement dans le paysage hexagonal ne devrait, toutefois, aucunement menacer son immunité pour une place de titulaire sur l’échiquier du sélectionneur national, en dépit des étincelles faites par son remplaçant chez les Verts, Saïd Benrahma, double passeur décisif avec West Ham, face à Aston Villa (2-1) en Premier League, que les spécialistes présentent volontiers comme le meilleur championnat de la planète football.
Rachid BELARBI