Magazine APRÈS DEUX ANS DE COVID

Les Espagnols renouent avec la Semaine sainte

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AFP Publié 11 Avril 2022 à 12:00

Une statue de la Vierge Marie près de Séville, le 31 mars 2022. © D. R.
Une statue de la Vierge Marie près de Séville, le 31 mars 2022. © D. R.

Après deux ans de suspension en raison de la pandémie, les Espagnols vont renouer à partir de dimanche avec la Semaine sainte et ses processions religieuses, festivités centrales dans ce pays à forte tradition catholique.

“Nous sommes très excités après deux ans” de suspension des processions, “on attend avec impatience” le début de la Semaine sainte, s'enthousiasmait récemment Rafael Pérez, membre de la confrérie Travail et Lumière de Grenade, en Andalousie.

En particulier dans le sud du pays, les processions retraçant les étapes de la Passion du Christ restent une tradition populaire très ancrée. Organisées par des confréries, qui promènent dans les rues des statues de Jésus et de la Vierge Marie sur des chars richement décorés portés à dos d'homme, ces marches extrêmement codifiées ont lieu tous les jours entre le Dimanche des Rameaux et Pâques (10-17 avril cette année).

Il y a deux ans, toutes les festivités avaient dû être annulées alors que les Espagnols étaient cloîtrés chez eux, en raison de l'un des confinements les plus sévères au monde décrété lors de la première vague de la pandémie qui a durement touché le pays.

Certains avaient toutefois redoublé d'inventivité pour maintenir la tradition depuis leur salon, diffusant à plein volume les musiques des processions ou entonnant depuis leur balcon les chants populaires en l'honneur du Christ et de la Vierge Marie.

En 2021, la situation ne s'était pas vraiment améliorée, les autorités ayant préféré maintenir couvre-feux et interdiction de voyager d'une région à l'autre, angoissées à l'idée de revoir une explosion des contagions comme après Noël.

À Séville, la “capitale” de la Semaine sainte dans le pays, les processions – qui avant la pandémie, n'avaient jamais été annulées depuis 1933 – ont été suspendues pour la deuxième année consécutive, comme dans d'autres villes espagnoles.

Retour des touristes
Au-delà de l'aspect religieux, la Semaine sainte rime pour les Espagnols avec voyages et rassemblements familiaux. Avant la pandémie, plus de sept millions de déplacements étaient recensés à travers le pays durant la Semaine sainte, selon les données de Statista.

Les prévisions de retombées touristiques pour la Semaine sainte de 2022 représentent 90% du niveau de 2019, s'est félicitée jeudi l'organisation patronale du secteur du tourisme Exceltur.  La ministre du Tourisme Reyes Maroto prévoit par ailleurs en avril un nombre de touristes étrangers représentant 80% de celui d'avril 2019, lorsque 7 millions de personnes étaient venues en Espagne.

Un signe encourageant pour le secteur touristique, laminé par la pandémie alors que l'Espagne est la deuxième destination touristique mondiale. Avec 92% de ses 47 millions d'habitants vaccinés, l'Espagne vient de changer de stratégie sanitaire fin mars en traitant la Covid comme une maladie endémique dont le suivi épidémiologique ressemblera à celui de la grippe.

Le gouvernement a également annoncé la fin du port du masque obligatoire à l'intérieur, sauf dans les transports ou les hôpitaux, à partir du 20 avril, soit juste après la Semaine sainte. Dans ce contexte de retour à la normalité, les confréries religieuses ont préparé depuis des mois la reprise des processions.

À Séville, la municipalité s'attend à une “grande affluence” du public pour suivre les processions de plus de 70 confréries. Les autorités locales conseillent toutefois aux participants de porter un masque et recommandent aux processionnaires portant les statues de faire un test.

AFP

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