Magazine POUR SÉDUIRE LA NOUVELLE GÉNÉRATION D’ACHETEURS

En Suisse, les horlogers jouent avec les matériaux

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AFP Publié 06 Avril 2022 à 12:00

© D. R.
© D. R.

Diamants de laboratoire, Vantablack, déchets plastiques, impression 3D... Au salon horloger de Genève, les fabricants de montres multiplient les innovations dans les matériaux pour séduire une nouvelle génération de fans de produits de luxe.

La marque H. Moser, qui s’est fait connaître à travers ses modèles iconoclastes, est cette année venue au salon avec une montre revêtue de Vantablack, un matériau tellement noir qu’il absorbe quasiment toute la lumière.

Placée devant un fond noir, cette montre, encore à l’état de concept, crée l’illusion d’un trou noir, l’œil ne parvenant à distinguer que les aiguilles de couleur. Ce matériau en nanotubes de carbone, qu’avait utilisé le constructeur allemand BMW pour un exemplaire unique, est considéré comme le pigment le plus foncé au monde.

“J’ai voulu amener quelque chose de différent de ce qu’on va voir dans les vitrines dans trois mois”, explique Edouard Meylan, son directeur général, lors d’un entretien avec l’AFP. “Je voulais montrer le futur des matériaux, poursuit-il, pour expliquer ce que pourrait être l’horlogerie dans cinq ans.”

Si cette marque de prestige a déjà utilisé ce matériau dans des cadrans, ce modèle d’exposition entièrement recouvert de Vantablack ne peut pour l’instant être touché, au risque de perdre ses propriétés, l’objectif étant de continuer à le travailler afin qu’il puisse un jour être porté.

Technologie travaillée par l’artisan
Le noir est une teinte très tendance, selon Vincent Grégoire, responsable de la mode masculine et accessoires pour le bureau de style parisien Nelly Rodi, auprès d’une nouvelle catégorie d’amateurs de produits de luxe qu’il appelle “les virtuoses”.

“C’est une clientèle qui veut du beau, de l’hyperluxe, avec des matériaux du futur, pleins de technologie mais travaillés par la main de l’artisan”, décrit-il, avec un goût prononcé pour cette teinte qui évoque “l’univers d’Anish Kapoor”. Cet artiste britannique avait d’ailleurs suscité la controverse dans le monde de l’art en achetant les droits du Vantablack pour ses sculptures. Une nouvelle génération d’amateurs de produits de luxe est en train d’émerger, constate M. Grégoire, qui identifie aussi d’autres profils, dont un qu’il appelle “les agitateurs”, qui sont, eux, fans de “street culture”, de “récup” et qui veulent faire de leurs achats “un acte militant”.

Sur un stand dédié à l’innovation, la marque Oris montre notamment comment elle recycle des déchets plastiques, qui sont déchiquetés en copeaux pour fabriquer un matériau qui ressemble à du marbre aux
couleurs aléatoires en fonction des plastiques récupérés pour en faire des cadrans de montres.

Diamants de laboratoire
Tag Heuer, propriété du groupe de luxe français LVMH, a de son côté brisé un tabou en utilisant pour la première fois des diamants de laboratoire sur un de ses modèles phare. Ces diamants obtenus par dépôt chimique ont été utilisés non pas pour remplacer les diamants classiques, mais pour créer une nouvelle texture sur le cadran avec des formes de diamant inédites à sa surface qui permettent de créer des jeux de lumière au centre de la montre.

Avec cette technologie, la marque a voulu explorer les nouvelles possibilités qu’offrent les diamants de laboratoire tout en restant ancrée dans le monde du très grand luxe. La montre coûte 350 000 francs suisses (344 000 euros).

“Il y a une place pour les diamants de laboratoire sur le marché”, a réagi Tobias Kormind, le patron de 77 Diamonds, une société spécialisée dans la vente des diamants en ligne, qui s’enthousiasme en découvrant la montre sur le site de Tag Heuer.

“Il y des gens qui achètent des diamants de laboratoire pour des raisons de budget mais aussi pour des raisons environnementales”, explique-t-il à l’AFP, même si les diamants naturels restent “ceux qui s’apprécieront le plus dans le temps”, insiste-t-il.

Sur le stand de Cartier, les vrais diamants brillent de mille feux. Mais la maison de joaillerie, propriété du groupe Richemont, a elle aussi fait un détour par la technologie. Grâce à l’impression 3-D, la maison de la place Vendôme a mis au point une nouvelle collection appelée Coussin, dont le boîtier ploie légèrement sous la pression du doigt avant de reprendre sa forme... comme un coussin.

AFP

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