L’International Crise en Libye

Vers une rencontre Dbeïbah-Bachagha en Turquie

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Lyes MENACER Publié 17 Mars 2022 à 09:52

Abdelhamid Dbeïbah © D.R      /      Fethi Bachagha            © D.R
Abdelhamid Dbeïbah © D.R / Fethi Bachagha © D.R

Le report des élections du 24 décembre 2021 a replongé la Libye dans une nouvelle crise, d’où sont issus deux gouvernements parallèles qui ont renforcé le statu quo à Tripoli.

Les deux Premiers ministres des gouvernements libyens parallèles seraient d’accord pour se rencontrer prochainement en Turquie, ont rapporté les médias libyens. Abdelhamid Dbeïbah et Fethi Bachagha, respectivement Premier ministre du Gouvernement d’union nationale issu de la conférence de Berlin (janvier 2020) et nouveau Premier ministre du gouvernement adopté par le Parlement exilé à Tobrouk fin février dernier, auraient accepté d’engager un dialogue en vue d’une solution négociée qui évitera à la Libye une nouvelle guerre civile, affirment les mêmes sources.

La représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, Stephanie Williams, ainsi que l’envoyé spécial et non moins ambassadeur des États-Unis en Libye, Richard Reynolds, seraient eux aussi de la partie à Ankara, où ils tenteront de rapprocher les points de vue des deux responsables libyens, même si les analystes et leurs soutiens sont sceptiques quant à la réussite de cette tentative de dialogue. Et pour cause, les deux responsables libyens continuent d’afficher leur volonté d’exécuter, chacun, leur plan.

Du côté de M. Dbeïbah, le gouvernement continue de travailler en faveur d’une nouvelle élection en juin prochain, échéance déjà refusée par le Parlement exilé à Tobrouk (Est), qui a voté pour la désignation de l’ancien ministre de l’Intérieur M. Bachagha pour diriger un nouveau gouvernement qui a, à quelque chose près, la même mission que celui de son adversaire, c’est-à-dire organiser des élections présidentielle et législatives sous le parrainage de l’ONU. 

L’organisation onusienne, sans prendre position pour l’une ou l’autre partie, œuvre, elle aussi, à la tenue de nouvelles élections, multipliant les initiatives visant à réconcilier les différents acteurs libyens. Mais, jusqu’à maintenant, Stephanie Williams est loin d’atteindre ses objectifs, buttant sur la complexité des rapports et la composante politico-tribale libyenne et des ingérences étrangères toujours pesantes dans ce pays, en guerre depuis dix ans. Pour sa part, le Conseil présidentiel libyen a intensifié également les contacts pour trouver un terrain d’entente entre les deux dirigeants, même si sa démarche est empreinte de scepticisme, lit-on dans les médias libyens et chez les analystes avisés de la question libyenne. 

Parallèlement à ces tractations dans les coulisses pour désamorcer cette nouvelle crise politique, Mme Williams devrait rencontrer des acteurs politiques libyens à Tunis pour discuter du processus électoral et de la révision de la Constitution, dont l’actuelle mouture ne fait pas l’unanimité, certaines composantes de la société libyenne se disant exclues ou marginalisées. 

Depuis la chute de l’ancien régime de Mouammar Kadhafi, fin octobre 2011, la Libye est plongée dans une interminable guerre, où les rivalités tribales et personnelles, ainsi que l’ingérence étrangère, ont divisé le pays en deux, laissant place à plusieurs autorités parallèles qui se disputent le pouvoir sans la moindre concession.

 


Lyès Menacer

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