Le boycott des hydrocarbures russes ne fait pas l’unanimité parmi les Vingt-Sept. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ne sont pas parvenus à une décision sur des sanctions visant le pétrole et le gaz russes, a fait savoir le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
S'adressant aux médias à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE au Luxembourg, M. Borrell a déclaré qu'aucune décision n'avait été prise, mais que "rien n'est exclu, y compris des sanctions sur le pétrole et le gaz".
Ces sanctions devraient causer un "choc asymétrique" entre les pays de l'UE, car les états membres d'Europe centrale et de l'Est sont "fortement dépendants" des importations énergétiques russes, a-t-il observé.
Ce désaccord n’a pas été du goût des responsables ukrainiens, qui s’attendaient à un nouveau paquet de sanctions pour contraindre la Russie à un cessez-le-feu. Le président ukrainien a d’ailleurs exprimé sa déception à ce sujet et réclamé plus d’armes pour faire face à l’offensive de l’armée russe.
Les soldats russes continuent par ailleurs d’encercler Marioupol, port stratégique de la mer d'Azov, assiégé depuis plus de 40 jours. Les forces russes resserrent leur étau sur les soldats ukrainiens "encerclés et bloqués" dans la ville où "des dizaines de milliers" de personnes ont péri et "90% des maisons ont été détruites”, selon le conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaylo
Podolyak.
"Les Russes ont temporairement occupé une partie de la ville. Les soldats ukrainiens continuent de défendre le centre et le sud de la ville, ainsi que les zones industrielles", a déclaré à la BBC le maire-adjoint de la ville, Sergueï Orlov.
Le chef des séparatistes pro-russes de Donetsk a affirmé, ce lundi, que ses forces avaient conquis entièrement la zone portuaire de Marioupol. Dans l'Est, devenu la cible prioritaire du Kremlin, l'armée ukrainienne dit s'attendre "très prochainement" à une offensive russe."
Il est probable qu'à l'avenir, l'ennemi tentera de prendre le contrôle de Marioupol, de s'emparer de Popasna (située entre Donetsk et Lougansk) et de lancer une offensive en direction de Kurakhove (à l'ouest de Donetsk) afin d'atteindre les frontières administratives de la région de Donetsk", a affirmé hier matin l'état-major de l'armée ukrainienne sur Facebook.
"Selon nos informations, l'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'Est. L'attaque aura lieu très prochainement", avait averti auparavant le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianik. Des civils continuent de fuir les régions de Lougansk et Donetsk, d'où six trains d'évacuation devaient partir mardi, selon l'administration régionale de Lougansk.
Aujourd’hui, plus de 4,6 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du HCR.
R. I./ Agences