Aucune perspective de paix en vue, hormis l’éventualité d’un accord entre Kiev et Moscou qui n’ont pas rompu le dialogue, même si celui-ci n’avance pas comme souhaité par les deux parties. Les voix soutenant les efforts de paix se font plus rares dans le camp occidental, qui focalise sur le déversement de nouvelles armes pour l’Ukraine.
Malgré le regain de tension entre Moscou et Kiev et les accusations mutuelles au sujet du bombardement de la gare de Kramatorsk alors que les images choquantes de la fosse commune de Boutcha sont encore vivaces, le président ukrainien se dit toujours disposé à des pourparlers avec la Russie.
“L’Ukraine a toujours dit qu’elle était prête à des négociations et chercherait toute possibilité pour arrêter la guerre. Parallèlement nous voyons malheureusement des préparatifs pour des combats importants, que certains disent décisifs, dans l’Est”, a déclaré M. Zelensky au cours d’une conférence de presse avec le chancelier autrichien Karl Nehammer. “Nous sommes prêts à nous battre et à chercher parallèlement des voies diplomatiques pour arrêter cette guerre. Nous envisageons toujours parallèlement un dialogue”, a-t-il poursuivi.
“Dans l’Est et dans le Sud, nous observons une concentration d’armes, d’équipements et de troupes qui s’apprêtent à occuper une autre partie de notre territoire”, a souligné M. Zelensky. Interrogé sur les scénarios d’une telle offensive, il a dit qu’ils allaient dépendre de “plusieurs facteurs” : “de notre force, de la rapidité de nos partenaires pour nous fournir des armes et de la volonté du dirigeant russe (Vladimir Poutine) d’aller plus loin”.
En effet, le retrait des forces russes de la périphérie de Kiev obéit, selon les analystes et les observateurs, à un réajustement stratégique de la Russie qui préférerait concentrer ses efforts sur l’est de l’Ukraine, le Donbass, d’où elle est venue soutenir les indépendantistes. Le président Poutine a souvent répété qu’il n’y avait aucune intention d’occuper l’Ukraine. Toute la région s’attend à des bombardements russes pour libérer cette région, dont le décret de reconnaissance de son indépendance (deux États) a été déjà signé par Vladimir Poutine.
Par ailleurs, le président Volodymyr Zelensky a demandé “une réponse mondiale ferme” après le bombardement meurtrier de la gare de Kramatorsk (Est), où étaient rassemblés des civils pour fuir la région par crainte d’une offensive russe. La frappe de missile a tué vendredi 52 personnes, dont 5 enfants, selon un dernier bilan des autorités locales.
Cependant, la Russie a démenti être responsable de la frappe, affirmant ne pas disposer du type de missile qui aurait été utilisé, avant de dénoncer une “provocation” ukrainienne. La Russie accuse explicitement des extrémistes et les néonazis ukrainiens d’être derrière les massacres et les atrocités commises en Ukraine. Des milices nazies que le président Zelensky est soupçonné de couvrir et de ne jamais évoquer dans ses sorties médiatiques.
Par ailleurs, un couvre-feu est en vigueur depuis hier samedi soir à lundi matin à Odessa, le grand port ukrainien sur la mer Noire, face à la “menace” de frappes de missiles, selon les autorités locales. La ville portuaire serait la prochaine cible des forces russes, prétendent les autorités ukrainiennes. Le but d’une éventuelle prise d’Odessa est de bloquer à l’Ukraine tout accès à la mer Noire. Après le bombardement de la gare de Kramatorsk, “une menace d’attaque au missile plane à Odessa”, selon les responsables ukrainiens.
R. I./AFP