L’International Rencontre entre le chef de l’AIEA et le MAE iranien sur le nucléaire

La Russie “invite” le conflit ukrainien dans les négociations

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Djilali BENYOUB Publié 05 Mars 2022 à 18:57

Hossein Amir-Abdollahian (à gauche) avec Rafael Grossi à Téhéran le 23 novembre 2021. © D. R.
Hossein Amir-Abdollahian (à gauche) avec Rafael Grossi à Téhéran le 23 novembre 2021. © D. R.

Un accord sur le nucléaire iranien est possible dans les  prochains jours. L’Iran, le  chef de l’AIEA et des  observateurs plaident  pour cette optique, puisqu’il  ne  reste  que  quelques  détails  à  régler.  Théoriquement, s’entend.

Hier  l’Iran  et  l’Agence  internationale  de  l’énergie  atomique (AIEA) ont convenu de “résoudre avec une approche  pragmatique  les questions en suspens” pour relancer l’accord sur le programme nucléaire iranien conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances.

Cette annonce intervient alors que les négociateurs à Vienne tablaient sur un accord final dans peu de semaines. Sauf qu’elle est intervenue également peu de temps avant une déclaration de la Russie qui exige désormais des garanties de la part des États-Unis avant de soutenir un nouvel accord, ce qui pourrait anéantir les espoirs de conclusion rapide. 

La visite en Iran du chef de l’AIEA, M. Grossi, s’inscrit dans le cadre des efforts menés à Vienne pour sauver l’accord de 2015 conclu par l’Iran, d’un côté, et les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l’Allemagne, de l’autre. Il est censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran a toujours nié.

Après le retrait des États-Unis qui s’en sont retirés en 2018 sous la présidence de Donald Trump et ont rétabli leurs sanctions qui asphyxient l’économie iranienne, Téhéran s’est largement affranchi des restrictions à ses activités nucléaires. 

L’enjeu est de faire revenir dans l’accord de 2015 Washington et de ramener Téhéran au respect de ses engagements. Mais l’Iran exige la levée de toutes les sanctions américaines avant de signer un nouvel accord. 

Vendredi, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dit “espérer des résultats dans le courant du week-end” pour “ressusciter l’accord” de 2015. Mais “il y a des problèmes du côté russe”, a mis en garde hier le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

“Nous avons demandé à nos collègues américains des garanties écrites (...) pour que les sanctions (occidentales contre Moscou liées à l’invasion russe de l’Ukraine, ndlr) ne touchent pas à notre droit à une libre et entière coopération commerciale, économique, d’investissement et technico-militaire avec l’Iran”, a-t-il déclaré à Moscou.

Ainsi s’invite le conflit ukrainien dans les négociations sur le nucléaire iranien qui risque de déteindre sur leur issue. Le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, s’est dit, lui, prêt à se rendre à Vienne en cas d’un “accord final”, qui dépend, selon lui, du “respect total des lignes rouges annoncées par l’Iran, y compris des garanties sur le plan économique”. Il n’a pas précisé ces garanties ou ces “lignes rouges”.

Parallèlement aux négociations à Vienne, l’Iran a continué à accumuler des stocks d’uranium enrichi. Ils dépassent désormais de plus de 15 fois la limite autorisée par l’accord de 2015, selon un rapport de l’AIEA consulté jeudi par l’AFP.

L’Iran a dépassé le taux d’enrichissement de 3,67% fixé par l’accord, montant à 20% début 2021. Puis il a franchi le seuil de 60%, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d’une bombe. 
 

D. B./AFP 

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