L’International MOSCOU ACCUSE KIEV D’AVOIR “FABRIQUÉ” LES IMAGES DE LA FOSSE COMMUNE DE BOUTCHA

L’Ukraine accuse la Russie de génocide

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Djilali BENYOUB Publié 04 Avril 2022 à 12:00

© D. R.
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Au moment où les négociations entre Moscou et Kiev enregistrent des avancées, surgit la découverte d’une fosse commune dans une ville ukrainienne, Boutcha, attribuée à un massacre russe. Pour la Russie, ces images sont un faux, un montage des responsables ukrainiens.

Les images ont provoqué une onde de choc dans le monde, particulièrement en Occident plus implicitement impliqué dans le conflit ukrainien. D’où ce doigt accusateur pointant la Russie, suivant la thèse ukrainienne. Les corps de 57 personnes ont été retrouvés dans une fosse commune à Boutcha, ville proche de Kiev reprise par les forces ukrainiennes, où de nombreux cadavres avaient déjà été découverts, a déclaré hier le chef des secours locaux, en montrant à une équipe de l'AFP ce site.

Une dizaine de cadavres étaient visibles, certains seulement partiellement inhumés, derrière une église du centre de cette localité située au nord-ouest de la capitale ukrainienne. Plusieurs étaient dans des sacs mortuaires noirs, d'autres portaient des vêtements civils.

“Ici, dans cette longue tombe, 57 personnes sont enterrées”, a dit à l'AFP Serhii Kaplytchnyi, qui organisait la récupération des corps. Après la découverte, la veille, de nombreux corps sans vie à Boutcha le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a dénoncé un acte "délibéré" des forces russes. L'AFP avait vu, samedi, les cadavres d'au moins 20 hommes portant des vêtements civils gisant dans une rue de Boutcha, reconquise cette semaine par les troupes ukrainiennes.

L'un d'eux avait les mains liées et les corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres. Ces images ont fait le tour du monde, hier, et provoqué une vague d’indignation et de dénonciation. Des capitales hostiles à la Russie ont réclamé des comptes à Moscou alors que d’autres ont estimé qu’il s’agissait de crimes de guerre et de génocide. Et de réclamer des sanctions et des mesures exemplaires contre la Russie.

De son côté, la Russie a réagi, hier, en affirmant que les images de civils tués à Boutcha sont une fabrication de l'Ukraine. Le ministère russe de la Défense a assuré que ses forces n'avaient pas tué de civils à Boutcha. “Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n'a souffert d'actions violentes”, a déclaré le ministère. Il a affirmé que les images de cadavres dans les rues de la ville étaient "une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux”.

Ces horrible images ne sont pas sans nous rappeler celles qui ont précédé la chute du président Nicolae Ceaușescu, le charnier de Timisoara, qui s’est avéré finalement être une grosse manipulation “occidentale” pour accélérer la chute du dictateur roumain, lui-même éliminé dans des conditions atroces. Ou encore, plus proche de nous, les images de la prétendue utilisation d’armes chimiques par le régime syrien contre des civils et des groupes d’opposition.

Cela dit, la manipulation et la propagande a commencé dès le début du conflit, donnant souvent à voir et à lire des séquences tout droit tirées de “scènes de fiction”. Les prochains jours dévoileront certainement ce qui est vrai ou faux de ces images et leur auteur.

D. B./ Agences

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