L’Organisation des Nations unies essaie d’observer le principe de neutralité dans cette nouvelle phase de la crise libyenne, en concentrant ses efforts sur un rapprochement des parties en conflit.
La communauté internationale s’inquiète de la situation en Libye, où l’existence de deux gouvernements parallèles a entraîné le pays dans davantage d’incertitudes, éloignant ainsi la perspective d’un règlement de la crise via les urnes.
Mais beaucoup d’intervenants étrangers se sont gardés de soutenir l’une ou l’autre partie, défendant l’option de la tenue d’une élection présidentielle dans les meilleurs délais, après le report du scrutin prévu pour le 24 décembre dernier.
Et cette question a été au cœur de la dernière réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, en fin de semaine, durant laquelle la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, a fait état de l’inquiétante situation à Tripoli.
“La Libye est désormais confrontée à une nouvelle phase de polarisation politique, qui risque de diviser une fois de plus ses institutions et d’annuler les progrès réalisés au cours des deux dernières années”, a-t-elle averti.
“Notre priorité est de nous concentrer sur la réalisation des aspirations des plus de 2,8 millions de Libyens qui se sont inscrits sur les listes électorales”, a affirmé Mme DiCarlo devant les membres du Conseil, dont seule la Russie affiche ouvertement sa position en faveur du nouveau Premier ministre désigné Fethi Bachagha, soutenu par le camp de l’Est libyen.
Les Libyens “devraient pouvoir choisir leurs dirigeants dans le cadre d’élections crédibles, transparentes et ouvertes à tous, conformément à un cadre constitutionnel et juridique convenu”, a-t-elle précisé.
Dans ce contexte, la conseillère spéciale du Secrétaire général, Stephanie Williams, a proposé la formation d’une commission mixte composée de membres de la Chambre des représentants et du Haut-Conseil d’État, qui aurait pour objectif de parvenir à un accord sur une base constitutionnelle qui conduirait à des élections en 2022, lit-on sur le site d’information de l’ONU.
Pour leur part, les États-Unis affirment continuer d’appuyer une solution politique issue des urnes. “Les États-Unis continuent de soutenir la grande majorité des Libyens qui attendent l’organisation des élections et exigent une chance de voter pour l’avenir de leur pays”, a indiqué l’ambassade dans un communiqué diffusé jeudi après des entretiens, à Tripoli, entre l’ambassadeur américain Richard Norland et des responsables libyens, dont le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah, du Gouvernement d’union nationale (Tripoli), dont la mission était d’organiser le scrutin reporté de décembre dernier.
Norland “a réaffirmé le soutien des États-Unis à un processus dirigé par la Libye, facilité par la conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations unies, Stephanie Williams, qui conduira à des élections présidentielle et parlementaires libres et équitables dès que possible”, a ajouté le communiqué de l’ambassade américaine à Tripoli.
Ces derniers jours, les médias libyens ont fait part d’une probable rencontre entre MM. Dbeibah et Bachagha en Turquie, pour trouver un terrain d’entente qui évitera à la Libye de replonger dans la violence armée, les deux hommes ayant chacun un soutien militaire important.
Lyès MENACER