En attendant les réponses de l’Otan et des États-Unis à ses deux propositions de traités, les discussions entre ces deux parties et la Russie devraient commencer dès le début de cette année alors que la promesse de Poutine d’une riposte “militaire et technique” passe mal au sein des pays de l’Alliance.
Premières discussions Russie-États-Unis et Russie-Otan sur les garanties de sécurité réclamées par Moscou sur fond de crise autour de l'Ukraine sont attendues en janvier, a dit hier le chef de la diplomatie russe.
"Il a été convenu qu'au tout début de l'année prochaine, un contact bilatéral entre négociateurs russes et américains aura lieu, un premier round", a déclaré Sergueï Lavrov, dans une interview à la chaîne de télévision russe RT.
Selon lui, les négociateurs ont été choisis et acceptés par les deux parties. M. Lavrov prévoit aussi que débuteront dans la foulée, "également en janvier", des discussions impliquant l'Otan.
La secrétaire d'État américaine adjointe chargée de l'Europe, Karen Donfried, avait déjà dit mardi s'attendre à ce que le dialogue au sujet de l'Ukraine et de la sécurité en Europe commence "en janvier", tout en prévenant Moscou que certaines de ses exigences étaient "inacceptables".
Pour sa part, M. Lavrov a réitéré hier les propos du président Vladimir Poutine qui réclamait des discussions "sérieuses" et mettait en garde ses rivaux contre la tentation d'enliser les négociations "dans un marécage". Ce processus ne peut "être éternel, parce que des menaces se créent autour de nous constamment, les infrastructures de l'Otan s'approchent de nos frontières", a souligné le ministre.
"J'espère que compte tenu de nos actions visant à assurer notre sécurité, on va nous prendre au sérieux", a-t-il ajouté. La Russie a présenté la semaine passée deux projets de traités, l'un destiné aux États-Unis et l'autre à l'Otan, résumant ses exigences pour une désescalade.
Ces textes interdisent l'élargissement de l'Alliance, à l'Ukraine en particulier, et limitent la coopération militaire occidentale en Europe de l'Est et en ex-URSS, sans imposer de mesures similaires à la Russie.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a fait part hier de sa "grande préoccupation" après que Vladimir Poutine a promis une réponse "militaire et technique" de la Russie si ses rivaux occidentaux ne mettaient pas fin à leur politique jugée menaçante.
"Ma préoccupation est grande" car les propos du président russe sont intervenus avant "des mouvements de troupe" à la frontière avec l'Ukraine, a indiqué la cheffe de la diplomatie, jugeant que cette "grave crise" avec Moscou ne pouvait se régler que par le dialogue.
Sur fond de tensions croissantes autour de l'Ukraine, le chef de l'État russe a assuré qu'il prendrait "des mesures militaires et techniques adéquates de représailles" si les Occidentaux maintiennent ce qu'il considère comme une "ligne très clairement agressive".
Pour le Kremlin, les États-Unis et l'Otan renforcent leur présence aux frontières russes en armant l'Ukraine, en la soutenant politiquement, en y procédant à des manœuvres et en déployant des forces en mer Noire.
Les Occidentaux accusent au contraire Moscou de velléités agressives, l'armée russe ayant massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière avec l'Ukraine, dont la Russie a déjà annexé une partie du territoire.
R. I./AFP