La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso commence à marquer des points avec sa stratégie déployée sur le plan politique pour la restauration de la crédibilité des institutions et sur le plan sécuritaire avec une nouvelle approche.
D’abord ce geste envers la Cédéao : les maîtres de Ouagadougou ont annoncé que la période de transition pourrait être écourtée suivant l’évolution de la situation sécuritaire. “La durée de trois ans de la transition politique pourrait être révisée si la situation sécuritaire s'améliorait”, a déclaré vendredi soir le président de la transition, Paul-Henri Sandaogo Damiba, en réponse à la Communauté économique des états d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui s'est dite préoccupée par cette durée.
Le lieutenant-colonel Damiba a rappelé que la durée de la transition “tient compte d'une réalité qui est la seule vraie préoccupation du peuple burkinabé actuellement, à savoir la situation sécuritaire”. Pour lui, “plus vite nous arriverons à juguler cette situation et plus vite nous amorcerons un retour à un ordre constitutionnel normal”.
La question sécuritaire constitue, pour les autorités , une priorité. Ce qui explique, entre autres mesures de lutte contre le terrorisme, la création de comités locaux pour amorcer le dialogue avec les groupes radicaux.
C’est le président par intérim, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui en a fait l’annonce, vendredi, dans un discours à la nation : “Pour créer les conditions d'un engagement total de tous autour de l'essentiel, qui est de recouvrer l'intégrité de notre territoire (...), j'ai décidé de la création de comités locaux de dialogue pour la restauration de la paix, dont la mission est d'initier des approches avec les membres des groupes en rupture de dialogue avec la nation."
L’objectif de ces comités est “d'aménager des passerelles pour permettre à ceux qui par naïveté, par appât du gain, par contrainte ou par désir de vengeance, ont été entrainés dans une spirale extrémiste”, a-t-il expliqué.
Il a également annoncé “l'interdiction formelle aux populations civiles de résider ou de mener des activités dans certaines zones d'opérations militaires” et “la restriction des manifestations à caractère politique ou associatif de nature à perturber l'ordre public ou à mobiliser des forces de sécurité dont la contribution serait plus opportune au front”.
Le Burkina est confronté depuis 2015 à une forte pression terroriste dont les attaques régulières font des dizaines de morts. Même après le coup d’état, cette violence n’a pas cessé. “La recrudescence des attaques terroristes ces derniers temps ne peut pas et ne doit pas être lue comme le signe de l'inaction ou de l'inefficacité de ce que nous sommes en train de déployer sur le terrain”, a affirmé le président Damiba.
Il a enfin évoqué, dans son message, la période de transition, arrêtée à trois ans, en raison “d'une réalité qui est la seule vraie préoccupation du peuple burkinabé actuellement, à savoir la situation sécuritaire”, a-t-il insisté. “Plus vite nous arriverons à juguler cette situation, plus vite nous amorcerons un retour à un ordre constitutionnel normal”, a-t-il précisé.
D. B./ AFP