L’étiquette de “région à vocation agricole” constitue-t-elle un blocage au développement des autres secteurs dans la wilaya de Mascara ou, au contraire doit-elle servir de tremplin et de motif supplémentaire afin d’encourager la complémentarité des autres activités ? Telle est la question qui occupe les esprits aussi bien des autorités locales, des élus locaux que ceux de la popualtion.
Le tourisme reste le maillon faible de la chaîne mettant en relief les secteurs d’activité dans la wilaya de Mascara et ce, en dépit des immenses potentialités recensées dans la région et susceptibles d’être exploitées.
En effet, outre la ville de Bou-Hanifia qui bénéficie, pour les circonstances, d’un intérêt particulier eu égard aux visiteurs très nombreux qui affluent régulièrement et uniquement pour les bienfaits des eaux thermales, aucun indice ayant trait au tourisme n’est relevé au niveau des 46 communes relevant de la wilaya de Mascara. Si de nombreux hôtels ont été construits à Bou-Hanifia, la ville de Mascara, chef-lieu de wilaya, ne compte que trois établissements seulement dont un nouvellement opérationnel.
Certes, les investisseurs ne se bousculent pas au portillon, mais les pouvoirs publics multiplient les initiatives dans le but évident de les attirer. À cet effet, des séminaires et des journées pédagogiques sont périodiquement organisés par les autorités locales en présence des éventuels investisseurs qui activent dans le secteur, mais à chacune des tentatives, les résultats escomptés sont loin d’être atteints.
Néanmoins, malgré ces échecs, les autorités locales récidivent régulièrement ces opérations en proposant des solutions aux obstacles évoqués par les rares industriels ayant affiché leur volonté d’investir dans ce créneau.
“La notion de tourisme est méconnue ou mal interprétée par la population de la wilaya de Mascara, notamment par les anciennes générations au sein desquelles vivaient pourtant de très fortes et riches personnalités, ce qui explique l’absence des investisseurs dans la construction d’infrastructures adéquates dans la région, considérée comme inexploitée.
La nouvelle génération, quant à elle, est motivée par l’idée du gain rapide et facile ce qui n’est pas le cas du tourisme, un secteur qui nécessite de la patience et de la compétence.” Telle est la réflexion d’un diplômé en tourisme natif de la région, qui active en Kabylie faute de trouver un emploi à Mascara.
Le secteur du tourisme est passé en revue par l’ensemble des bureaux d’étude mettant toutes en exergue le même schéma directeur lié à son développement, dans une région caractérisée par des potentialités thermales importantes, doublées de l’existence de sites historiques et culturels dont la valorisation exige l’aménagement de zones d’expansion.
Deux auberges de jeunes, deux restaurants classiques et quelques gargotes de moindre qualité, exploités de surcroît par des gens qui ne sont pas du métier, sont recensés à Mascara. En outre, l’absence d’agences touristiques à même d’organiser des excursions et employant des guides professionnels afin de vanter les lieux et sites historiques susceptibles d’attirer les touristes est criante dans la cité de l’Émir.
Toutes ces propositions assujetties au développement du tourisme dans la région pourraient permettre l’amélioration du taux d’occupation des infrastructures existantes. Il faudrait trouver les moyens de les mettre en œuvre pour attirer les touristes nationaux et étrangers et créer les moyens manquants, comme le transport vers les zones touristiques telles El-Ardja (Beniane) Sig et Sidi Kadda ou encore à destination des forets montagneuses et sites archéologiques qui ne sont pas exploités
A. B.