Les raisons du blocage des opérations de développement sont multiples, à commencer par les oppositions récurrentes de propriétaires terriens, mais aussi en raison de l’insuffisance, entre autres, des budgets alloués à certains projets.
La commune de Tizi n Tléta (daïra des Ouadhias, au sud de la wilaya de Tizi Ouzou) vit une situation inédite. Et pour cause : le nouvel exécutif a l’Assemblée communale fait face à un héritage lourd de conséquences, à savoir sept milliards de centimes d’opérations en souffrance. “Dès notre installation, nous avons constaté que plus de 40 opérations, dont plusieurs ont été inscrites depuis 2013, sont en souffrance. L’ensemble des opérations bloquent un montant colossal de 7 milliards de centimes”, a révélé le nouveau P/APC de Tizi n Tléta, Djilali Taleb. “Ce nombre important d’opérations a été inscrit durant les deux mandats précédents dans le cadre des plans communaux de développement (PCD), le budget de wilaya, le budget communal et le fonds de garantie des collectivités locales”, a encore expliqué l’édile communal.
Du coup, a-t-il noté, plusieurs opérations de dallage, d’assainissement et d’alimentation en eau potable (AEP) sont à ce jour non finalisées. Certaines ne sont pas du tout lancées, d’autres le sont mais non encore achevées depuis plusieurs années. Concernant les causes de ces blocages, notre interlocuteur précise que certaines opérations butent sur des oppositions citoyennes, car il n’y a eu aucune concertation et aucune consultation avec les riverains et les propriétaires terriens. “Pour certaines, il manque des crédits pour leur finalisation, et pour d’autres ce sont les entreprises qui sont défaillantes, et il y a aussi un mauvais suivi par les services techniques concernés”, a-t-il encore dénoncé.
Pour débloquer l’ensemble des situations, le nouvel exécutif essaie vaille que vaille d’établir une nouvelle feuille de route, mais la mission est, semble-t-il, difficile. “Nous sommes vraiment pénalisés et freinés par cet immense retard. Nous essayons de lever certaines oppositions, nous travaillons progressivement et méthodiquement en collaboration avec les comités de village et la société civile, mais la tâche est ardue”, a expliqué Djilali Taleb. “L’APC sera également lésée en matière de nouveaux crédits car on nous demandera d’abord de consommer l’existant avant de prétendre à de nouvelles subventions”, a encore déploré le premier magistrat de la commune de Tizi n Tléta.
À rappeler que, lors d’une rencontre improvisée avec les nouveaux P/APC de la wilaya de Tizi Ouzou, le wali Djilali Doumi avait déclaré récemment que plus de 6 milliards de dinars destinés au développement des communes dorment dans les caisses de la wilaya faute de consommation. “Nous avons une cagnotte de 12 milliards de dinars de PCD en cours, mais seuls 53,22% de ce budget ont été consommés.
Cela représente 752 opérations non lancées et 273 opérations à l’arrêt”, a-t-il, pour rappel, précisé. “Globalement, il y a plus de 1 000 opérations qui ne sont toujours pas réalisées”, a-t-il expliqué. C’est comprendre que la commune de Tizi n Tléta figure en pole position en matière de non-consommation des budgets, d’opérations non lancées et en souffrance.
Hocine Taïb