Alors que les jeunes de Bouzeguène ne cessent de réclamer des infrastructures sportives, un centre sportif de proximité (CSP), dont les travaux ont été lancés en 2002, demeure dans un état d’abandon total.
Construit au lieudit Imoughlaouène, à proximité du site qui accueille aujourd’hui le chantier de l’hôpital de 60 lits et du terrain sur lequel sont prévus pas moins de 5 000 logements, toutes catégories confondues, le CSP est transformé en base de vie pour les trois entreprises en charge de la réalisation de ces projets.
Réalisé à près de 1 400 m d’altitude, le CSP ne profite aucunement aux jeunes de la localité. Totalement enclavé dans la brousse, il n’est relié que par une piste impraticable, rarement empruntée par les automobilistes.
Près de 20 ans après son lancement et ayant coûté quelque 15 milliards de centimes, selon les anciens responsables de la DJS de Tizi Ouzou, le CSP est voué totalement à l’oubli, alors qu’il aurait pu devenir un lieu privilégié pour les clubs sportifs nationaux désireux d’effectuer des regroupements d’acclimatation et de préparation.
Comme mentionné dans le cahier des charges, le CSP comprend des terrains de football, de basketball, de handball, de volleyball, un boulodrome, un terrain de tennis ainsi que des structures de proximité, comme la cafétéria et une salle de restauration.
La salle polyvalente montée en charpente se dégrade de jour en jour, avec l’infiltration des eaux pluviales, et le terrain de football est soutenu par des gabions pour parer aux affaissements.
Sonelgaz attendait, depuis belle lurette, une demande officielle de la DJS pour lancer une étude pour l’alimentation du CSP en énergie électrique, mais cela n’a pas abouti. Un immense groupe électrogène a été toutefois livré mais n’a jamais été utilisé. Il sombre indéfiniment dans sa loge depuis plusieurs années.
L’ancien wali de Tizi Ouzou Hocine Mazouz, qui effectuait une visite sur le site en 2006, soit après plusieurs arrêts des travaux, s’est dit impressionné par la beauté du site, qu’il trouvait idéal pour la pratique des sports de haut niveau, notamment pour les équipes nationales.
Il avait suggéré pour cela de le renommer en centre sportif régional (CSR) au lieu de CSP. Mais, aujourd’hui encore, soit seize longues années après, le site, qui devrait être un bijou architectural avec des dizaines d’employés, de jour comme de nuit, n’est plus qu’un vestige entouré de broussaille, de ronces.
Un site en proie à la décrépitude, avons-nous constaté sur les lieux. Sans électricité, sans eau, sans route, sans gardien et sans sécurité, il est devenu, durant de longues années, de par son isolement, un no man’s land, surtout en hiver, avec les fortes chutes de neige.
La population locale, plus particulièrement les jeunes sportifs, continue d’espérer que la DJS finisse par récupérer le projet et prendre en charge les travaux nécessaires pour qu’il devienne opérationnel.
KAMEL NATH OUKACI