“Autrefois, on faisait pousser plein de légumes et de fruits. Mais à présent on ne peut plus nous hasarder à cultiver nos jardins, de peur des maladies à transmission hydrique”, regrette Mokrane, un des habitants et représentant du comité de village.
Plusieurs quartiers de la commune de Tizi n Tleta (daïra des Ouadhias) ne sont toujours pas raccordés au réseau d’assainissement, et ce, en dépit des nombreuses sollicitations de leurs habitants qui vivent avec une constante appréhension des cross-connections et autres pollutions de nature à mettre leur santé en danger. Les quartiers de Taghoucht, d’El-Djama, de Tizi Medouh, de Louvayer et d’Assamar à Aït Abdelmoumène, totalisant des centaines d’habitations, sont, entre autres, les quartiers qui ne sont pas raccordés à ces réseaux d’évacuation des eaux usées.
Les fosses septiques et les rejets à ciel ouvert sont l’unique solution aux ménages pour évacuer leurs eaux usées. Aux deux quartiers de Taghoucht et d’El-Djama, à titre d’exemple, des dizaines de foyers sont malmenés par l’usage des fosses septiques, qui non seulement débordent et dégagent des odeurs nauséabondes, mais rendent la culture des potagers et des vergers sis en aval dangereuses. “Autrefois, on faisait pousser plein de légumes et de fruits.
Mais à présent on ne peut plus nous hasarder à cultiver nos jardins, de peur des maladies à transmission hydrique”, regrette Mokrane, un des habitants et représentant du comité de village. “Les fosses septiques pullulent, car chaque foyer a sa propre fosse, ce qui a fini par rendre nos lopins de terre incultivables. Les eaux usées et les mauvaises odeurs nous empoisonnent la vie et ont pollué nos jardins”, déplore encore notre interlocuteur.
En plus de la pollution, “la disparition des oiseaux et la multiplication des sangliers, des reptiles et d’autres animaux sauvages nous font craindre le pire. Nous craignons une épidémie moyenâgeuse et ravageuse. Nous demandons aux autorités concernées de nous inscrire des tronçons d’assainissement pour mettre fin à cette situation périlleuse”, se demande-t-il.
À signaler que même les quartiers raccordés aux tronçons d’assainissement, dont les eaux usées se déversent dans les ravins sans puits filtrants, sans bassins de décantation et encore moins de station d’épuration, sont à l’origine d’une pollution qui a quasiment exterminé plusieurs espèces d’oiseaux et d’animaux.
L’actuel maire de Tizi n Tleta, questionné à ce propos, a indiqué : “Nous avons déjà engagé une réflexion sur cet état des lieux peu reluisant. Nous allons d’abords établir un état des lieux réel. L’APC prendra en charge quelques opérations selon ses moyens financiers et le reste du dossier sera transmis aux autorités compétentes pour son financement.” “Le volet environnement est préoccupant car il est en déclin. Nous pensons d’ores et déjà à organiser une grande opération de nettoyage en collaboration avec les comités de village et le mouvement associatif pour redonner à notre commune son visage d’antan”, a-t-il encore fait savoir.
Hocine Taïb