Après des années d’attente, les souscripteurs aux programmes AADL ne sont pas au bout de leurs surprises, malgré la livraison récente de leurs logements.
Les bénéficiaires des logements AADL de deux cités à Bordj Bou-Arréridj n’ont toujours pas rejoint leurs appartements, en raison du manque d’infrastructures de base, notamment les établissements scolaires où ils devraient placer leurs enfants. En effet, les nouveaux bénéficiaires des logements AADL à El-Anasser (4 km à l’est du chef-lieu de wilaya) ne sont pas au bout de leurs surprises. Distribués le 5 juillet, pour la cité 400-Logements, et en novembre 2021, pour la cité 458-Logements, après une quinzaine d’années d’attente, la joie des souscripteurs n’a pas duré longtemps.
Plusieurs d’entre eux n’ont pas pu rejoindre leur logement, à cause du manque d’infrastructures d’accompagnement des nouvelles cités, malgré les directives du wali et les instructions du ministre. Parmi ces équipements programmés et non réalisés, il y a trois écoles primaires, un CEM et un lycée, dont les travaux de construction tardaient à démarrer pour des raisons que l’on ignore. Cette situation a poussé l’association des souscripteurs AADL à se plaindre auprès du wali de Bordj Bou-Arréridj et au ministère de l’Habitat. N’y allant pas avec le dos de la cuillère, l’association dénonce et pointe du doigt les responsables de cette situation inacceptable. “Pour la cité 400-Logements, le choix du terrain, l’inscription du projet et l’enveloppe financière ont été achevés depuis mars dernier.
Mais la direction du logement et des équipements publics (Dlep) de la wilaya n’a pas lancé, pour des raisons encore inconnues, le projet d’une école primaire”, explique le président de l’association, dans une correspondance adressée au wali et au ministre de l’Habitat. “Concernant la cité 458-Logements, toutes les démarches et les finances ont été mises à la disposition de la Dlep depuis novembre 2021, pour la réalisation de deux écoles primaires, d’un CEM et d’un lycée, mais rien n’a été lancé, sans aucune explication”, ajoute le président.
La réalisation de ces infrastructures pédagogiques aura pour effet d’alléger les inévitables et non moins incommodantes surcharges d’effectifs auxquelles sont confrontés certains établissements d’enseignement primaire, situés, notamment, dans les communes de Bordj Bou-Arréridj et d’El-Anasser, et d’éviter aux enfants de se déplacer vers ces établissements situés à plus de 2 km. “Plusieurs souscripteurs n’ont pas encore habité leur logement, à cause du manque d’école dans ces cités”, insiste-t-il, rappelant que les autorités locales avaient prévu leur réception dès la rentrée scolaire 2022. “J’ai des enfants au primaire et je travaille toute la journée, et il n’y a personne pour les accompagner à l’école à El-Anasser ou à Bordj Bou-Arréridj”, explique un jeune père, qui a préféré temporiser un peu pour habiter son logement.
Pour ceux qui sont obligés d’occuper leur appartement, un nouveau calvaire vient s’ajouter à leur quotidien. “Quatre fois par jour nous faisons la navette, le volontariat et le transport pour emmener les petits et les filles à leur établissement scolaire”, dira un autre habitant de la cité 400-Logements. Excédés et sur le point de perdre patience, les souscripteurs demandent l’intervention du wali et du ministre de l’Habitat pour relancer ces projets et donner un coup de pied dans la fourmilière.
Chabane BOUARISSA