Situé à une quarantaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, dans la commune de Sidi Akacha, qui relève de la daïra de Ténès, le douar d’El-Bghadid sombre toujours dans ce que ses habitants appellent une marginalisation en continu. Parmi les grandes préoccupations auxquelles les habitants de ce douar sont péniblement et durablement confrontés, ce sont surtout les routes qui sont toutes dans un état plus que lamentable.
Trouées, caillouteuses et cabossées, toutes les voies de communication, qu’elles soient à l’intérieur ou à l’extérieur du douar, n’ont jamais fait l’objet de travaux de bitumage ou de réhabilitation, depuis leur mise en service, il y a plusieurs décennies. Pour ammi Abed, l’un des doyens du village, si le transport en général de et à El-Bghadid est inexistant, c’est tout simplement en raison de l’état dans lequel se trouvent les routes en question devenues, avec le temps, quasiment impraticables.
“Ce sont surtout nos enfants qui rencontrent d’énormes difficultés pour se rendre à leur école primaire, située à plus de deux kilomètres du douar”, regrette notre interlocuteur, affirmant que “le transport scolaire n’a jamais existé chez nous, en raison de la dégradation extrêmement avancée de l’ensemble des routes et malgré nos multiples SOS que nous ne cessons de lancer”. Ainsi, et faute de disposer d’un transport scolaire, c’est à dos d’âne que les enfants des cours préparatoires, de la première et aussi ceux de la deuxième année du primaire se rendent en cours. À cela s’ajoute également, d’après notre interlocuteur, qui était accompagné de plusieurs de ses voisins, l’absence de l’électrification rurale à El-Bghadid.
C’est pourquoi d’ailleurs, ces enfants sont tous et en permanence accompagnés de leurs parents en aller et retour de peur d’être agressés ou attaqués par toutes sortes d’animaux sauvages qui rodent aux alentours du douar, surtout pendant la saison hivernale où les journées sont courtes.
AHMED CHENAOUI