Les travaux de dédoublement de cette route, entamés il y a plusieurs mois, se sont subitement arrêtés, laissant les usagers qui l’empruntent quotidiennement interrogateurs.
Les usagers de la route nationale (RN) 83, faisant la jonction entre les wilayas de Biskra et de Khenchela, traversant plusieurs villes et bourgades relevant des deux régions, se plaignent à longueur de journée de son état lamentable. Cette route est appelée “Route de la mort”, en raison des centaines d’accidents, le plus souvent mortels, dont elle continue toujours d’être le théâtre. Et ce sont notamment les transporteurs privés assurant la liaison entre la région de Zeribet El-Oued et le chef-lieu de la wilaya de Biskra, en passant par Aïn Naga et Sidi Okba, sur une distance de quelque 80 km, qui se plaignent d’une situation qui dure depuis longtemps.
Ils sont, à maintes reprises, montés au créneau pour exprimer leur ras-le-bol et dénoncer cet état de fait. Ils demandent aux autorités de relancer le projet de dédoublement de cette voie dont le flux de trafic est toujours dense. “Nous avons bénéficié d’un projet de route à double sens de circulation.
Malheureusement, les travaux d’élargissement, à peine commencés, ont été étrangement interrompus pour des raisons que la population locale ignore. Rien ne justifie l’arrêt de ce projet, à moins qu’on n’ait pas l’intention de le réaliser”, nous déclare Nafaâ, un des transporteurs de voyageurs desservant la ligne Sidi Okba-Biskra. C’est surtout le tronçon menant au chef-lieu de wilaya qui continue encore de susciter la colère de ses usagers, qui l’ont plusieurs fois fermée, en signe de contestation.
Il y a quelques semaines de cela, des automobilistes et transporteurs privés se sont servis de leurs véhicules et de blocs de pierres pour bloquer cet axe, dans l’espoir de se faire entendre. En vain. “Nous demandons l’extension de cet axe routier sur lequel de nombreuses personnes ont trouvé la mort. Ce n’est qu’une distance d’une vingtaine de kilomètres qui ne va rien coûter aux responsables locaux, lesquels se reposent toujours sur leurs laurier”, ajoute, d’un ton coléreux, un enseignant qui emprunte régulièrement la voie en question pour se rendre à son lieu de travail.
Soulignons qu’en plus de l’étroitesse de la chaussée elle est aussi traversée par un oued, qui déborde en période de crue et cause d’importants dégâts. “Ici, les accidents sont presque quotidiens, surtout sur l’axe s’étendant de Sidi Okba jusqu’à la frontière de la wilaya de Khenchela, au niveau de la localité de Djellel précisément, où des tronçons entiers, déjà rétrécis, sont impactés par l’érosion des sols”, décrit un automobiliste d’Aïn Naga, une région connue pour son marché national des fruits et légumes, lequel, à lui seul, rend infernale la circulation motorisée dans cette partie nord-est de la wilaya de Biskra. La RN83, reliant la wilaya de Biskra à celle la localité d’El-M’ghaïer, est également le théâtre de nombreux accidents mortels.
H. BAHAMMA