Sur le plan de l’approvisionnement des marchés, les directeurs des départements concernés ont eu du mal à convaincre face à l’avalanche des interventions, critiquant les pénuries touchant certains produits de large consommation.
Les travaux de l’APW de Jijel dans sa première session, tenue jeudi dernier, ont exclusivement été consacrés aux préparatifs du mois sacré du Ramadhan, déclenchant des débats et des interventions sur les mesures prises pour lutter contre les pénuries et la spéculation. Sauf que ces mesures ont été contestées par des élus, qui ont fait le constat d’une situation non maîtrisée sur le plan de l’approvisionnement des marchés. Et pas seulement, lorsque certains élus sont allés jusqu’à soulever des préoccupations relatives à l’environnement, appelant à la mise en place d’un programme spécial pour lutter contre les amoncellements d’ordures à l’occasion du mois de Ramadhan. Dans le même sillage, des élus ont appelé au renforcement des bureaux de poste pour soulager le citoyen de la pression qu’ils vivent dès qu’ils s’approchent d’un guichet pour effectuer un retrait d’argent.
D’autres ont interpellé les responsables du secteur énergétique sur les coupures intempestives d’électricité, alors que des intervenants ont appelé à un meilleur programme d’approvisionnement en eau potable. Les responsables des secteurs épinglés par ces interventions ont, à leur tour, tenté d’apporter des solutions aux préoccupations soulevées, faisant le constat de certaines difficultés. La représentante de la direction de l’environnement a signalé le problème que pose la collecte des déchets ménagers à l’échelle de la wilaya de Jijel, notamment à Taher, depuis la fermeture du CET de Dmina. Sur le plan de l’approvisionnement des marchés, les directeurs des départements concernés ont eu du mal à convaincre face à l’avalanche des interventions, critiquant les pénuries touchant certains produits de large consommation.
Le lait, l’huile de table et la semoule, dont les pénuries sont signalées depuis un certain un temps, ainsi que le pain dont le prix a été revu à la hausse et la pomme de terre vendue plus cher dans les marchés, ont occupé un large débat. L’on déplore, selon les interventions aussi bien des élus que des directeurs concernés, que Jijel reste mal approvisionnée en certains produits. Et même l’approvisionnement à partir de certaines wilayas ne suffit pas à couvrir les besoins locaux. L’Office national interprofessionnel du lait est interpellé pour faire l’effort d’augmenter les quantités de lait réservées à Jijel, d’autant que seules deux laiteries sur les cinq que compte cette wilaya ont un faible quota de lait en poudre subventionné. La semoule n’est pas en reste dans ces histoires de pénurie, dans la mesure où la production locale ne suffit pas à couvrir les besoins. Là aussi, on compte sur l’approvisionnement à partir d’autres wilayas. L’huile de table est également un produit qui pose des soucis, même si le directeur du commerce évoque la solution des espaces commerciaux spécialement ouverts pour le mois de Ramadhan pour atténuer les effets de ces pénuries et de la hausse des prix.
Il annonce, à ce titre, l’ouverture d’au moins un espace dans chaque commune, dont certains sont couverts et d’autres, au nombre de 23, ne le sont pas. Les agriculteurs, les producteurs, les grossistes sont sollicités pour exposer leurs produits dans ces espaces afin de réguler le marché, a-t-il espéré, avec des prix compétitifs. La régulation des marchés figure, en effet, dans les programmes mis en place par les autorités. La création de nouveaux espaces de commerce, qui s’ajoutent aux marchés déjà existants, est la solution préconisée pour endiguer la spéculation et influer sur les prix, selon ce qui est prévu dans ces programmes. Sur le terrain de la réalité, c’est le fait accompli des pénuries et des prix qui grimpent qui semble l’emporter face aux mesures prises.
La frénésie des achats à l’approche du Ramadhan est avancée comme un argument justifiant la hausse de certains prix, selon ce qui a été soulevé, alors que les pénuries restent l’élément non maîtrisé dans les solutions évoquées. En témoignent ces scènes de bousculade pour triompher d’un sac de semoule devant les points de vente d’Agrodiv, en plus du manque de lait subventionné en sachet destiné au consommateur à faible revenu, qui ne peut plus s’offrir une boîte de lait à 500 DA.
Amor Z.