Faute de structures d’accueil (stades, centres culturels, etc.), les jeunes sont tentés par les fléaux sociaux, dans une région où leurs parents n’ont pas assez de moyens pour les envoyer dans les grands centres urbains exercer leur activité sportive ou culturelle préférée.
Les jeunes de Boufhima, à 4 km à la sortie de la ville de Draâ El-Mizan, sur la RN30 vers Tizi Ghennif, au sud-ouest de Tizi Ouzou, ne cessent de réclamer une aire de jeux. “Notre village était doté d’un terrain de football au milieu des années 1980. Mais, au moment de la réalisation des 150 logements de résorption de l’habitat précaire (RHP), cette aire de jeux a été choisie pour ce projet”, confie, l’air écœuré, Ferhat, un jeune étudiant de ce faubourg de Draâ El-Mizan. “Nous nous y sommes opposés mais devant l’importance de ce projet, nous avons accepté qu’un autre terrain soit réalisé ailleurs.
Depuis, le problème reste toujours posé”, ajoute-t-il. Il est vrai qu’un petit terrain a été réalisé provisoirement près du viaduc de la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest qui traverse ce village. Cependant, a-t-on appris sur place, cet endroit n’est pas adéquat. “Tout d’abord, c’est tout juste une petite aire de jeux. Puis, avec les travaux et le passage des engins, il est très dangereux de jouer dans ce lieu”, explique, pour sa part, Nassim, un jeune footballeur de l’équipe des 150 logements RHP, qui regrette que depuis longtemps le tournoi intervillages organisé par Boufhima n’ait pas eu lieu.
S’il est vrai que, finalement, un projet de réalisation d’une autre aire de jeux avec des normes requises est lancé, ce dernier est à la traîne pour diverses raisons. Il y a lieu de signaler que des glissements de terrain ont causé des dégâts importants sur les lieux, notamment à une piste qui mène vers des habitations. L’entreprise en charge des travaux est partie depuis. Dernièrement, lors de la visite du wali de Tizi Ouzou sur les lieux de la réalisation du viaduc et de l’échangeur sis dans ce village, les jeunes ont soulevé ce retard devant la délégation qui l’accompagnait. Des promesses leur ont été faites pour une possible prise en charge, mais “cela fait maintenant deux mois déjà que nous ne voyons rien venir”, a signalé un autre jeune de ce village.
En plus de cette aire de jeux, les habitants du village demandent aux autorités d’inscrire à leur profit un foyer pour jeunes. “Notre village est maintenant peuplé, notamment avec la réalisation des 150 logements RHP, et nos enfants et les jeunes souffrent du manque de structures juvéniles. Il leur faut aussi un foyer pour jeunes, en plus de cette aire de jeux que nous réclamons depuis longtemps. Ils sont nombreux à fréquenter des ateliers de musique, de dessin, de travaux manuels et autres disciplines à Draâ El-Mizan.
Ils doivent faire le déplacement à la ville alors que la plupart des activités ne commencent qu’à partir de 16h”, insiste Boualem, un père de famille, qui s’inquiète pour l’avenir de tous ces jeunes, qui ne trouvent de refuge que dans des fléaux sociaux aussi dévastateurs les uns que les autres. À Draâ El-Mizan, les jeunes de la ville interpellent les autorités de la wilaya pour mettre en service la salle omnisports et la piscine semi-olympique. “La salle omnisports a été inaugurée en septembre 2020 par l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports. Il en est de même pour la piscine.
Mais, jusqu’à présent, elles ne sont pas encore opérationnelles alors que nos jeunes n’ont aucune autre structure sportive. Même le petit terrain de football à proximité du lycée Ali-Mellah qui abritait des rencontres entre les jeunes des quartiers et des cités de la ville est suspendu à cause des travaux lancés, puis arrêtés. Nous attendons la reprise des travaux et la pose du gazon synthétique comme prévu”, a déclaré, dépité, le président de l’association de la cité 64-Logements, dite Cité des fonctionnaires.
O. Ghilès