Dans un contexte pandémique difficile, les étudiants affirment vivre une situation difficile alors qu’ils sont en pleine période d’examens semestriels. Ils dénoncent aussi l’exclusion de certains de leurs camarades de la possibilité de disposer d’une place d’hébergement, malgré leur éloignement.
Rien ne va plus à l’université Hassiba-Benbouali de Chlef, notamment à Hay Essalam, au centre-ville de Chlef et au pôle universitaire d’Ouled Farès au nord-est du chef-lieu de la wilaya, à en croire les étudiants qui dénoncent leurs conditions d’hébergement et de restauration.
Selon les représentants des étudiants, Abdellah Moussaoui, du Rassemblement des étudiants algériens libres (Real) et Mohamed Chaïeb Dhraa, de la Voix nationale des étudiants algériens (Vnea), les résidents des cités universitaires affirment faire face à une dégradation de leurs conditions sociales dans ce contexte de Covid-19, et en pleine période des examens.
“Cela fait bien longtemps que nous avions déjà tiré la sonnette d’alarme, à propos de ce qu’endurent les étudiants au sein de cette université. Malheureusement, la situation ne s’est guère améliorée malgré son ampleur”, regrettent nos interlocuteurs, insistant sur le fait que “la situation continue de se dégrader au fil des années”.
Et d’énumérer les problèmes auxquels ils font face : prise en charge des étudiants en cette période de pandémie et d’examens, en matière d’hébergement.
Il s’agit d’après leurs nombreux témoignages de la décision prise par la direction locale de l’Office des œuvres universitaires “qui n’accueille pas les étudiants de la troisième année licence et ceux de la deuxième année master, ainsi que ceux des autres facultés, comme par exemple celle des sciences économiques et commerciales, celle des sciences de gestion, sans oublier ceux (les étudiants) de l’Institut de l’éducation sportive, qui sont en plein examen ou en période de rattrapage, et ce, malgré les décisions prises conjointement entre les différentes parties concernées dans le cadre de la cellule de crise installée à cet effet”.
Les mêmes plaignants ont également parlé avec regret et désolation de la fermeture de certains des foyers à l’intérieur des résidences universitaires. Selon eux, même si d’autres foyers ouvrent quotidiennement leurs portes, ils n’accordent aux étudiants aucune prestation de services “étant donné que leurs étagères sont constamment vides”.
Cela oblige les étudiants à sortir parfois de nuit s’approvisionner chez les épiciers du coin, en dépit des risques d’agressions auxquels ils font face régulièrement.
Cela sans oublier la qualité des repas servis au niveau des différents restaurants universitaires que les étudiants dénoncent en chœur. Interrogée à ce propos, la direction locale de l’Office des œuvres universitaire (DOU) rejette tout en bloc.
“Nous n’avions refusé, en aucun cas, d’héberger les étudiants, comme cela a été annoncé par leurs représentants. Bien au contraire, toutes les portes sont constamment ouvertes afin d’accueillir l’ensemble des étudiants et surtout les promotions sortantes, c’est-à-dire celles qui sont actuellement en période d’examens”, se défend Noureddine Bourezk, directeur des œuvres universitaires à Chlef, soulignant que “non seulement nous mettons à leur disposition les lieux d’hébergement, mais aussi le transport et la restauration dans de meilleures conditions et dans le respect total des mesures barrières afin d’éviter une quelconque contamination par la Covid-19”.
Et au sujet de la situation dans laquelle se trouvent les foyers dans les résidences universitaires, “cela reste du ressort de la commission des œuvres sociales qui doit élargir ses consultations avec les différents partenaires universitaires locaux afin de trouver les solutions qui conviennent et qui ne tarderont pas à voir le jour”, explique enfin le DOU de l’université Hassiba-Benbouali de Chlef.
AHMED CHENAOUI