Rien que pour les dettes détenues par les commerçants, la somme à récupérer s’élève à plus de 36 milliards de centimes, et ce n’est qu’une première estimation, selon le maire, qui affirme vouloir revoir à la hausse le prix de location du patrimoine immobilier de la commune.
Marquant les cent premiers jours de son mandat, le maire d’Annaba, Youcef Chouchane, a organisé, en fin de semaine dernière, une rencontre avec la presse locale pour étaler les ambitions de la nouvelle équipe et surtout pour dire comment il compte améliorer le cadre de vie des habitants de la cité côtière.
Scrupuleux ou du moins réservé, le nouveau maire a évité d’émettre la moindre critique sur la gestion de la ville par ses prédécesseurs et a plutôt réitéré ses promesses de campagne, axant son discours sur la gouvernance locale, la valorisation des ressources et l’exposé de sa stratégie de développement économique.
Cela, dira-t-il, en agissant aux côtés des pouvoirs publics “à la promotion de l’investissement créateur de richesses et d’emplois et à la récupération de la fiscalité locale et des revenus des actifs de la commune, qui permettront de développer les territoires, dont les élus sont responsables”.
Réaliste, il affirmera que “pour s’autofinancer l’APC d’Annaba doit chercher de nouvelles ressources financières, dont, par exemple, la révision à la hausse des anciens prix des baux de location”.
Et d’informer à ce propos que la municipalité a invité les commerçants activant au sein des marchés centraux du centre-ville et d’El-Hattab, ainsi que de ceux situés à travers la commune, à assainir dans les plus brefs délais leur situation, avant que la commune ne passe à la deuxième étape, prévoyant la résiliation pure et simple des contrats de baux commerciaux et leur renouvellement au profit d’autres citoyens.
“La commune d’Annaba récupérera jusqu’au dernier centime ses arriérés de location dont les commerçants n’ont pas voulu s’acquitter. Les dettes des commerçants s’élèvent à plus de 36 milliards de centimes, et ce n’est qu’une première estimation”, révélera-t-il, en signalant qu’un grand nombre de commerces, dont les murs appartiennent à l’APC d’Annaba, sont sous-loués à des tiers à des prix dépassant les 200 000 DA par mois et ne payent à la commune, quand ils le font, qu’entre 4 000 et 12 000 DA par mois.
Dénonçant cette pratique illégale, il a annoncé que la commune est sur le point de lancer une nouvelle opération de location aux enchères desdits locaux commerciaux. Abordant les questions de l’environnement, de l’hygiène et de la salubrité publiques, qui sont les points noirs d’Annaba, Youcef Chouchane se montrera tout aussi déterminé à changer les choses, quoi qu’il en coûte.
“Nous sommes ici pour hisser Annaba au rang véritable de destination touristique par excellence, malheureusement nos ambitions ne peuvent le faire à elles seules”, a regretté cet élu, en indiquant qu’un large programme de remise à niveau a été élaboré pour débarrasser les cités des problèmes d’ordures ménagères qui sont devenus la hantise des citoyens.
“Les moyens humains et matériels de la collectivité dont nous disposons sont conséquents, avec 600 agents communaux et un parc automobile important que nous comptons utiliser judicieusement afin d’éradiquer ce fléau.
Il faudra pour autant que les habitants fassent preuve, de leur côté, de discipline et de civisme”, soulignera le nouveau P/APC.
Avant de conclure, ce dernier signale que des dispositions ont été prises pour éloigner les centaines de vendeurs à la sauvette, qui envahissent quotidiennement les rues des principaux quartiers.
A. ALLIA