La commune de Tamokra, dans la wilaya de Béjaïa a recensé 160 nécessiteux, a informé Hamid Azikiw, le P/APC. Une solidarité agissante a été organisée au profit de cette frange de la population, à l’occasion de ce mois sacré de Ramadhan, a indiqué l’édile communal.
“Nous avons consacré pour cette opération d’aide une enveloppe de 160 millions de centimes, dont 130 millions mobilisés sur nos propres ressources, alors que 30 millions nous ont été octroyés par la direction de l’action sociale”, a-t-il révélé. Et d’enchaîner : “Les nécessiteux inscrits au niveau du service de l’action sociale recevront une somme d’un million de centimes chacun. Les virements sur leurs comptes ont été effectués quelques jours avant le début de Ramadhan.”
Selon un fonctionnaire du service de l’action sociale de l’APC contacté par nos soins, les statistiques des nécessiteux disponibles au niveau de la municipalité, ne sont que la partie visible de l’iceberg. “Nous avons eu des cas de citoyens qui ont souscrit à cette aide, mais dès qu’ils avaient appris qu’il fallait disposer d’un compte postal ou bancaire, ils ont immédiatement désisté”, a souligné notre interlocuteur.
“Nos villages et hameaux regorgent de ces humbles gens qui végètent dans le dénuement le plus total. Ils vivent leur indigence sociale comme un secret bien gardé, considérant sans doute que quémander une quelconque aide est attentatoire à leur dignité”, a-t-il ajouté.
Un septuagénaire retraité du village Bicher a abondé dans le même sens. “On ne peut pas être riche dans une commune pauvre. Les rares abris dorés doivent leur fortune à un héritage ou à une rente viagère consistante en devises. Tout le reste, c’est-à-dire l’écrasante majorité de la population, vit au jour le jour, endurant la précarité, sans oser tendre la sébile. Le recul de l’économie agropastorale traditionnelle et le déclin de l’activité artisanale, ont accentué la pauvreté et la misère”, a-t-il soutenu. Tout en saluant cet élan ponctuel de solidarité, un autre citoyen de Tamokra, résident au chef- lieu de la commune, plaide pour la mise en place d’un dispositif d’aide permanent.
“Ce pécule de circonstance est, tout naturellement, pain béni pour les nécessiteux. Mais il ne faut certainement pas attendre le mois de Ramadhan pour voler à leur secours, sachant que ces humbles gens doivent vivre toute l’année. Pourquoi ne pas inscrire ce genre d’actions dans la durée, en revalorisant l’allocation forfaitaire de solidarité, comme on l’a fait pour l’allocation chômage au profit des jeunes demandeurs d’emploi”, a-t-il suggéré.
S. M.