Bitumée il y a juste trois mois, en septembre dernier, pour une autorisation programme de 14 millions de dinars, la route intercommunale d’Azaghar est devenue plus dangereuse qu’elle ne l’était avant. L’enrobé de goudron se détache à grande vitesse, laissant apparaitre des dizaines de nids de poule qui ressemblent à des cratères lunaires. Le gravier, qui a été totalement raviné par les eaux pluviales, se répand dangereusement sur la chaussée. Les nombreux automobilistes qui fréquentent cette route doivent rouler avec une grande prudence pour éviter à la fois les nombreux trous et les éventuels dérapages en raison de la déclivité du terrain. “Que font les services techniques des travaux publics face à une telle catastrophe”, s’interrogent les citoyens de la région. D’aucuns reconnaissent que la route était beaucoup mieux avant la pose du nouveau bitume qui ne cesse de se dégrader, sous les yeux éberlués des automobilistes.
Selon un technicien retraité des travaux publics, “il est impossible de poser une deuxième couche car la chaussée est totalement abîmée ; il est impératif de décaper le bitume détérioré pour espérer asseoir un nouvel enrobage, surtout que nous sommes en hiver et le goudron tient mal avec les eaux pluviales” . Aujourd’hui, la population ne cesse de se demander à quand un véritable revêtement pour cette route. Cette route, d’une longueur de 8 km, a été réalisée en 2004 par l’APC de Bouzeguène a été bitumée la première fois par la DTP. Elle est devenue, progressivement, un passage très fréquenté par les automobilistes du fait qu’elle permet de rallier la ville de Tizi Ouzou sans passer par Azazga, en 45 minutes.
C’est aussi un raccourci emprunté par les habitants des wilayas de Béjaïa, Jijel… et autres pour rejoindre la capitale. Les automobilistes et les habitants de la région de Bouzeguène s’inquiètent plus particulièrement au sujet du pont de Boubehir qui devient, chaque hiver, un véritable traquenard pour les automobilistes. De nombreux accidents gravissimes s’y sont produits. Trois véhicules, au moins, ont été emportés par la furie des eaux sur ce pont et, malheureusement, avec un mort à déplorer.
La population espère voir ériger un véritable ouvrage d’art, surélevé et sécurisé, pour mettre fin aux regrettables accidents. “Au lendemain du drame qui a fait un mort après que les crues eurent emporté son véhicule, les autorités ont promis une solution définitive pour mettre fin à ce danger qui guettent les automobilistes à la moindre chute de pluie, mais voilà que trois ans après, cette promesse n’est pas tenue”, a déploré un membre d’un comité de village de la région, qui rappelle qu’en novembre dernier encore, à peine les premières pluies torrentielles enregistrées, ce pont a été submergé par les crues et donc fermé à la circulation durant plusieurs jours. “A quand la fin de ce calvaire ? Faut-il encore attendre d’autres drames ?” s’interroge-t-il.
KAMEL NATH OUKACI