Si le volet agricole est dominé par la culture des produits maraîchers, le tourisme reste encore à son état de gestation à Beni Belaïd, qui a besoin d’être désenclavée, recommande la direction du tourisme à Jijel.
À l’initiative de l’association Assafir, engagée dans la promotion du tourisme local, une fête dédiée au printemps a créé l’événement, ce samedi, à la forêt récréative Mabou de Beni Belaïd, au chef-lieu de la commune de Khiri Oued Adjoul, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Jijel. Rassemblant plusieurs partenaires et en collaboration avec l’APC, ce rendez-vous, tenu dans sa quatrième édition pour fêter le “printemps de Jijel”, a surtout été l’occasion de ressusciter une fête qui tend à disparaître des traditions locales.
La promotion du tourisme local reste toutefois l’objectif de cet événement, marqué par la présence d’exposants, notamment des femmes activant dans le domaine artisanal. Au-delà des activités qui ont meublé le programme de cette journée de fête, ce sont le tourisme local, ses atouts et ses opportunités qui ont focalisé l’attention des présents. La commune côtière de Beni Belaïd, comme l’a si bien précisé un jeune tenant une page facebook pour faire connaître les potentialités de la région, est connue pour sa vocation agrotouristique.
Si le volet agricole est dominé par la culture des produits maraîchers, le tourisme reste encore à son état de gestation. En dépit d’un littoral qui s’étend sur une dizaine de kilomètres, cette localité ne dispose même pas d’un hôtel. “Il n’y a même pas un dortoir”, a-t-on regretté encore. Pour pallier cette contrainte, le directeur du tourisme Boukaabache Zoubir a plaidé pour la promotion de la formule “l’hébergement chez l’habitant”. Le même responsable a déploré l’isolement dans lequel est plongée cette commune, qui n’est pas loin de la double voie express de la RN43.
La réalisation d’une route en double voie pour relier cette localité à la RN43 est un vœu qu’il a lancé dans le sillage de son intervention. “Beni Belaïd est à découvrir. Certaines de ses plages sont cachées. Elle est aussi la seule à l’échelle de la wilaya de Jijel dont le littoral n’est pas pollué par les eaux usées”, a-t-il lancé. Le même vœu de faire du tourisme un atout majeur a été exprimé par le P/APC, qui est revenu sur le projet d’une autre route de désenclavement en direction de l’autre plage d’Oued Z’hor, dans la commune d’El-Milia, plus à l’est.
Selon lui, l’étude de ce projet a été lancée, mais elle n’a guère abouti. “Notre commune est oubliée sur le plan du développement et nous n’arrivons même pas à trouver une parcelle de terrain pour la réalisation d’un hôtel, car il y a des investisseurs qui voudraient se lancer dans des projets touristiques, mais ils ne peuvent pas”, regrette, pour sa part, un autre jeune, guide touristique de son état. Pendant que ces contraintes sont soulevées, compromettant le développement du tourisme à Beni Belaïd, la fête a continué de plus belle avec des expositions-vente de produits traditionnels, des jeux et des activités sportives. Une opération de reboisement et de nettoyage du littoral a été symboliquement initiée pour marquer la fête d’un printemps qui s’installe avec toute sa splendeur.
Sauf que Beni Belaïd manque encore de tout pour faire du tourisme un levier du développement local. Telle une hirondelle qui ne peut faire à elle seule le printemps, la vocation côtière et la nature verdoyante de la région risquent de ne pas peser sur son devenir, en l’absence d’investissements touristiques.
Amor Z.